Fortement éprouvés par les conséquences du tremblement de terre de 2023, les habitants de la région d’El Haouz, dont une grande partie vit encore sous des tentes grâce aux dons d’associations et de bienfaiteurs, ont ressenti hier une nouvelle secousse tellurique de magnitude 4,6 sur l’échelle de Richter, venue raviver le souvenir d’un passé tragique.
Heureusement, ce séisme localisé à Tlat Yacoub, non loin de l’épicentre du précédent, n’a fait ni victimes ni dégâts majeurs, notamment dans les habitations encore en chantier. Un grand nombre de foyers est toujours en cours de reconstruction, avec des travaux retardés pour diverses raisons. La réhabilitation du bâti, désormais pensée selon de nouvelles normes anti-sismiques, a permis aux structures — à l’inverse des anciennes maisons en pisé — de résister à la secousse de ce mardi. Toutefois, celle-ci a été nettement ressentie, provoquant une nouvelle vague de panique au sein d’une population déjà fragilisée.
Beaucoup d’habitants continuent de refuser de quitter leur terre, malgré la peur constante, tandis que d’autres ont préféré partir, incapables de supporter cette incertitude permanente. Contraints de patienter face aux lenteurs administratives, les sinistrés du Haouz s’inquiètent pour leur avenir et celui de leurs enfants, dénonçant l’impossibilité de retrouver une vie normale.
Certes, le programme de reconstruction suit les orientations fixées à Rabat, où les autorités suivent de près ce chantier national prioritaire, mais des imprévus logistiques et humains freinent son avancement. Classée désormais comme zone à fort risque sismique, la région reste exposée à de répliques successives de différentes intensités.
Le séisme de 2023 laissera une empreinte durable sur cette région, où la résilience des habitants se heurte à un climat d’angoisse chronique et à des réalités de terrain difficiles à surmonter.
Par Jalil Nouri