L’athlétisme mondial a connu une surprise retentissante lors des récents Jeux mondiaux universitaires. Nasro Abukar Ali, une sprinteuse somalienne, a achevé sa course de 100 mètres en 21,81 secondes, soit environ dix secondes de plus que ses concurrentes. Cette performance singulière est la plus modeste de l’histoire de ces Jeux, déclenchant une tempête de débats: comment une athlète aussi peu performante a-t-elle été retenue pour représenter la Somalie?
Ce chronomètre anormal, à l’opposé de la compétitivité attendue à ce niveau, a été enregistré fin juillet à Chengdu, en Chine. L’exploit de Nasro Abukar Ali a engendré une vague d’incrédulité et de sarcasmes sur les plateformes digitales et dans la presse mondiale. Cependant, en Somalie, cette affaire provoque la consternation plus qu’elle ne prête à sourire. « Comment ont-ils pu choisir une athlète aussi inexpérimentée pour représenter notre pays? C’est choquant et cela dépeint une image très défavorable de notre nation à l’échelle internationale », souligne dans un tweet très largement relayé qui dépasse les 65 millions de vues
Cette situation génère un malaise généralisé en Somalie, touchant même le sommet de l’État. Car Nasro Abukar Ali, manifestement novice dans ce domaine, aurait été favorisée pour participer à la compétition. Selon certaines sources, elle ne serait autre que la nièce de la présidente somalienne d’athlétisme, Khadijo Adan Dahir, qui a été « temporairement suspendue ». La sélection de Nasro Abukar Ali a été qualifiée d’abus de pouvoir et de népotisme par le président du Comité national olympique somalien, Abdullahi Ahmed Tarabi.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Barre Mohamud, a également exigé sa démission, accusant Khadijo Adan Dahir d’avoir terni l’image de la nation. Il reproche l’envoi en Chine d’une représentante qui n’est manifestement « ni une athlète ni une coureuse ». La sprinteuse en question réfute les accusations de népotisme et impute son faible résultat à une blessure survenue juste avant la course.