Une fois les accolades et les communiqués optimistes passés, le naturel reviendra au galop entre la France et l’Algérie. Cette dernière n’a pas dit son dernier mot, et la première s’est trop vite contentée d’assurances qui seront aussitôt démenties, comme l’expérience l’a souvent prouvé.
La visite du chef de la diplomatie française à Alger, après huit mois de quasi-rupture diplomatique, et ses entretiens avec le président algérien, n’ont pu se dérouler qu’après l’accord des militaires, trop occupés par les tensions créées par leur aviation avec trois pays voisins — le Mali, le Niger et le Burkina Faso — suite à la destruction d’un drone malien dans l’espace aérien malien. Ce geste a poussé ces pays à rappeler leurs ambassadeurs, preuve supplémentaire de la politique aventuriste et belliqueuse de l’Algérie, qui l’amène aujourd’hui à créer un nouveau foyer de tension régional, après celui du Sahara, en s’ingérant de manière répétée dans les affaires de ces pays membres d’une même alliance.
De cette visite du ministre français des Affaires étrangères à Alger, Jean-Noël Barrot, il serait imprudent de conclure qu’elle marque l’ouverture d’« une nouvelle ère », comme l’affirme le communiqué officiel. Les problèmes n’ont pas été réglés, loin s’en faut, et il serait illusoire de croire le contraire — comme dit l’adage : « cacher le soleil avec un tamis » ou « verser de l’eau dans le sable ».
La France restera intraitable dans son soutien au Maroc dans le dossier du Sahara.
Si les militaires algériens s’opposent à la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le président algérien Tebboune ne lèvera pas le petit doigt pour accorder une grâce présidentielle, contraignant la France à réactiver les mesures d’expulsion d’Algériens.
Tous les autres contentieux — et ils sont nombreux — resteront inchangés tant que le pouvoir algérien ne changera pas et tant que l’Algérie ne fera pas table rase du passé colonial de la France dans son histoire et sa mémoire. Jusqu’à preuve du contraire.
Par Jalil Nouri
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