Les révélations dans le cadre de l’affaire de l’arrestation d’un professeur de l’université d’Agadir, accusé d’avoir vendu des diplômes de masters et se trouvant actuellement dans une prison à Marrakech, font couler beaucoup d’encre au sein de l’université, enseignants et étudiants, qui y voient là une décrédibilisation des diplômes et une crise sans précédent dans un système universitaire affaibli.
Les voix appelant à la mise sur pied de commissions d’enquête dans tout le réseau universitaire du pays, qui serait, selon elles, gangréné par ce trafic indigne, trouvent des échos partout à travers le pays, en affirmant que cette affaire ne serait pas un cas isolé dans le système universitaire et qu’elle serait même généralisée.
Pour en revenir au professeur d’Agadir, qui roulait sur l’or et dont l’épouse complice, avocate de son état, disposait de la somme de 8 milliards de cts sur son compte en banque, celui-ci trouvait des clients au-delà d’Agadir pour vendre des diplômes de son université à travers des rabatteurs de personnes prêtes à payer le prix fort, de plusieurs millions, pour obtenir le sésame indispensable pour accéder soit à la fonction publique, soit à des métiers comme avocats ou notaires, des métiers en lien avec la spécialité enseignée par le professeur, qui a bénéficié de l’assistance d’un doyen de sa faculté et qui poussait le zèle, grâce à son statut politique au sein d’un parti, à intervenir en faveur de ses clients pour leur permettre d’arriver à leurs fins.
Déclenchée en 2022, l’enquête éprouvante ne vient de connaître ses ultimes développements et son aboutissement qu’au bout de trois années, en attendant la comparution de tous les acteurs de ce scandale XXL dans le secteur de l’enseignement au Maroc, qui n’avait pas besoin d’une telle mauvaise publicité.
Par Jalil Nouri
.