Bien qu’il y ait beaucoup à redire sur sa lenteur et sur des prises de décisions tardives en faveur d’une partie de la population récemment accablée par les graves conséquences d’inondations destructrices et dévastatrices, une réunion tenue sur Hautes Orientations Royales a néanmoins permis de redonner un espoir, même si les réparations prendront du temps. Les réponses apportées jeudi dernier l’ont été en l’absence de tout haut représentant des parties concernées par l’urgence d’un plan de réhabilitation, aucun n’ayant jugé utile de se déplacer.
Comme lors du séisme d’Al Haouz, le chef du gouvernement n’a pas daigné venir constater les dégâts, ni se recueillir sur les tombes des 37 victimes, ni saluer les rescapés toujours sans abri et sans commerce après avoir tout perdu en l’espace de quelques heures.
Détail important, quoique tardif, les services météorologiques n’avaient rien vu venir pour alerter les populations.
Le plan d’urgence de réhabilitation retenu prévoit, dans ses grandes lignes et sans agenda précis ni la moindre indemnisation des pertes subies par les habitants dans leurs biens, la reconstruction par l’État de l’ensemble des habitations et des commerces emportés par les eaux, ainsi que des infrastructures et des réseaux d’assainissement, sans reconfiguration globale de cette partie de la ville concentrée autour de la vieille médina, qui aurait pourtant mérité davantage.
Par une sorte de malédiction, les inondations n’ont touché que l’habitat le plus fragile et le plus socialement vulnérable, abritant une population vivant en vase clos et dépendant d’une modeste activité commerciale comme unique moyen de subsistance.
La réunion des responsables des différents services publics n’a laissé filtrer aucun mot sur le sort de cette population en attendant de pouvoir regagner ses logements et rouvrir ses échoppes. Ainsi va l’administration, à laquelle il ne faut visiblement pas demander l’impossible.
Par Jalil Nouri


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