Paris attend toujours une proposition de date pour la venue du Roi Mohammed VI dans le cadre d’une visite d’État à l’invitation du président Macron, afin de capitaliser sur les résultats de celle effectuée récemment au Maroc par le président français.
L’Élysée souhaite que le déplacement du souverain marocain s’effectue au plus vite pour surfer sur l’embellie entre les deux pays et obtenir la signature de nouveaux accords après la belle moisson obtenue à Rabat et la percée fulgurante des entreprises françaises au Sahara.
Le déplacement de l’ambassadeur de France à Rabat dans les provinces du Sud cette semaine, à la tête d’une forte délégation d’hommes d’affaires, et qui s’est déroulé dans un excellent climat, montre à quel point Paris veut faire vite pour prendre des parts de marché importantes et damer le pion à des concurrents tenaces dans des secteurs de pointe que le Royaume s’apprête à lancer. Avant son départ de Rabat, le président français avait lancé un message clair sur les intentions de son pays et promis une forte présence au Sahara.
Pour que la visite royale se déroule dans les meilleures conditions, avec des résultats tangibles et une consolidation du réchauffement entre les deux pays, la partie marocaine donne l’impression de prendre tout son temps pour des questions d’agenda royal, mais également pour ne pas brûler les étapes. Il reste encore de nombreux points à clarifier entre les deux pays, notamment sur la manière dont Paris peut et doit peser sur les relations du Maroc avec l’Europe, ébranlées ces dernières semaines par l’arrêt de la Cour de Justice Européenne concernant l’entrée des produits agricoles et de la pêche marocains sur son marché. À cela s’ajoutent les questions liées à l’entrée des Marocains sur le sol français.
Enfin, Rabat ne cache pas son espoir de voir Paris peser de tout son poids sur la scène internationale pour faire avancer le dossier du Sahara, afin que le projet d’autonomie fasse davantage de chemin vers sa réalisation.
Dans tous les cas, et afin que la date de la visite royale soit fixée avant la fin de l’année en cours pour se dérouler lors du premier trimestre 2025, les diplomates des deux pays continueront à travailler d’arrache-pied pour garantir les conditions de sa réussite.
Par Jalil Nouri
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