Interrogé par des députés au sein de la commission de la communication, le président du pôle audiovisuel public, Faïçal Lâaraichi, a mis les pieds dans le plat, confirmant qu’il est grand temps qu’il remette son tablier après s’être usé à la tâche pendant plus de 20 ans.
Son maigre bilan et ses décisions stratégiques prises unilatéralement durant toute cette période de déclin des chaînes publiques ne l’ont pas encore poussé vers la sortie, alors que le pôle public, outre la SNRT et 2M, s’est élargi à Médi 1 TV, mais reste plongé dans les abîmes des études d’audience. L’échec de la TNT, la prolifération de chaînes désertées par le public sauf Arriyadia, la déconfiture de 2M et le décollage toujours impossible de Médi 1 TV n’ont pas suffi à assombrir son tableau, et le voilà promu à la tête d’une superstructure, comme si ses échecs passés à la présidence des chaînes et radios publiques s’étaient transformés en faits d’armes justifiant sa montée en puissance.
Ce dirigeant, parmi les plus anciens à la tête d’établissements publics, vient de faire la démonstration de son incapacité à diriger le pôle audiovisuel public, en déclarant devant la commission de la communication qu’il n’intervenait pas dans le contenu des journaux de 2M et de Médi 1 TV, confirmant ainsi indirectement – sacrilège déontologique – qu’il interférait dans le travail des journalistes de la première chaîne.
Cette nouvelle bourde, que Lâaraichi ajoute à d’autres sorties surprenantes dans de rarissimes interviews ou dans des conversations en privé, montre à souhait que la tâche sensible qui lui a été confiée il y a plus de 20 ans dépassait de loin ses aptitudes. Servi par un budget colossal jamais accordé auparavant à ce secteur, le PDG a dépensé sans compter, sans rendre de comptes, pour des résultats insignifiants.
La qualité des programmes présentés depuis son arrivée, loin du bon sens et d’une gestion rationnelle et efficiente des deniers de l’État, a fait que la télévision marocaine ne représente plus l’image qu’elle devrait : celle d’un Maroc moderne, en développement et aux multiples attraits.
Les scandales à répétition des marchés complaisants dans la production d’émissions n’ont guère amélioré le produit final ni hissé le niveau de la première chaîne et de 2M aux standards reconnus d’une télévision publique de qualité, populaire, fédératrice et instructive.
Ce rappel inutile ne changera rien, c’est certain, car le naufrage est déjà en cours, alors que vogue la galère !
Par Jalil Nouri