Un cessez-le-feu de 30 jours vient d’être négocié entre l’Ukraine et la Russie, sous l’égide des États-Unis. En contrepartie, Washington reprend son soutien militaire et ses services de renseignement à Kiev. Cette décision place Vladimir Poutine dans une situation inconfortable : accepter cet accord reviendrait à stopper temporairement son offensive, tandis que le rejeter pourrait accentuer la pression internationale et le renforcement militaire ukrainien.
Les négociations, qui se sont tenues à Djeddah en Arabie saoudite, ont duré neuf heures et ont abouti à cet engagement ukrainien d’un cessez-le-feu. L’objectif annoncé par Kiev est clair : “Nous sommes prêts à tout faire pour parvenir à la paix”, a déclaré Volodymyr Zelensky. Outre l’aspect militaire, un accord sur l’exploitation des ressources naturelles ukrainiennes a également été évoqué, avec Donald Trump souhaitant les inclure en guise de compensation pour son soutien.
Toutefois, l’enjeu majeur demeure la réaction du Kremlin. Hans van Koningsbrugge, spécialiste de la politique russe, reste sceptique quant à une acceptation de la part de Poutine. « Son objectif premier était d’annexer Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia. Il en est encore loin », souligne-t-il. De plus, la poursuite de la guerre maintient l’économie russe sous perfusion grâce à la production d’armement, un levier stratégique pour le président russe.
Selon Mart de Kruif, ancien commandant néerlandais, si un cessez-le-feu est accepté, cela ne signifiera pas la paix. « Poutine restaurera son armée et se préparera à frapper plus fort. L’Ukraine fera de même. » Dans ce jeu d’échecs géopolitique, la guerre pourrait simplement entrer dans une nouvelle phase, rendant l’avenir du conflit plus incertain que jamais.
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