Un rapport récent du Carnegie Endowment for International Peace, un think tank américain, estime que la nouvelle administration de Donald Trump pourrait jouer un rôle décisif dans la résolution du conflit du Sahara marocain.
Selon ce document, plusieurs éléments convergent vers une issue favorable au Maroc :
- Les relations étroites de Donald Trump avec le Royaume,
- L’adhésion croissante des pays européens à l’option de l’autonomie proposée par le Maroc,
- Le déclin du soutien international à la cause du Polisario.
Le rapport souligne que la réélection de Trump en 2024 pourrait être une opportunité stratégique pour consolider et appliquer l’engagement américain pris en décembre 2020, lorsqu’il avait officiellement reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara.
Une position américaine plus affirmée sous Trump ?
L’analyse de Carnegie rappelle que les États-Unis ont longtemps maintenu une position prudente sur ce dossier, n’exprimant ni reconnaissance du Polisario, ni souveraineté marocaine. Toutefois, un tournant majeur a eu lieu sous la présidence de Donald Trump, avec la reconnaissance formelle du Sahara comme partie intégrante du Maroc en 2020.
Sous la présidence de Joe Biden, l’approche américaine a été plus modérée :
- Washington n’a pas remis en cause la décision de Trump,
- Les cartes officielles du Département d’État continuent d’inclure le Sahara dans le territoire marocain,
- Aucune nouvelle mesure diplomatique concrète n’a été mise en place (absence de consulat américain dans la région, par exemple).
Le rapport précise cependant que la seconde administration Trump pourrait aller plus loin, en adoptant des actions concrètes pour renforcer son engagement vis-à-vis de la souveraineté marocaine sur le Sahara.
Quelles actions possibles pour Trump II ?
L’administration Donald Trump pourrait prendre plusieurs mesures pour renforcer la reconnaissance du Sahara comme territoire marocain :
- Ouvrir un consulat américain à Dakhla ou Laâyoune.
- Augmenter les visites officielles américaines dans la région.
- Intégrer le Sahara dans les exercices militaires conjoints, comme « African Lion ».
- Encourager les pays européens à établir une présence diplomatique dans le Sahara.
- Rediriger une partie de l’aide bilatérale américaine vers les provinces du Sud.
- Inclure les produits du Sahara dans les accords commerciaux entre les États-Unis et le Maroc.
Un enjeu régional majeur
Le think tank américain insiste sur l’importance de résoudre ce conflit de manière durable, surtout alors que le Maroc s’apprête à célébrer le 50ᵉ anniversaire de la Marche Verte.
Il évoque également le rôle clé de l’Algérie, pays soutenant historiquement le Polisario. Le rapport note que Washington entretient également de bonnes relations avec Alger, ce qui pourrait permettre une pression diplomatique sur le Polisario afin qu’il accepte une solution politique viable.
Les risques en cas de statu quo
Le rapport met en garde contre un risque d’escalade si aucune solution diplomatique durable n’est trouvée. Parmi les conséquences potentielles d’un conflit prolongé, il cite :
- Une augmentation de la violence et de l’instabilité régionale,
- Des menaces sur les flux d’énergie entre l’Algérie et l’Europe,
- Un affaiblissement du contrôle des flux migratoires vers l’Europe,
- Des risques pour la sécurité des routes maritimes, notamment dans le détroit de Gibraltar.
Le Carnegie Endowment conclut en affirmant que la stabilité et la sécurité du Sahara marocain sont un enjeu stratégique majeur pour les États-Unis et leurs partenaires, et qu’une initiative forte de la prochaine administration Trump pourrait être déterminante pour clore ce dossier historique.
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la reconnaissance formelle du Sahara comme partie intégrante du Maroc n’est pas gratuit, il ya toujours des innocents qui payent la facture