D’un ton ferme, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit a mis en garde les élus des collectivités territoriales contre toute forme de concussion, détournement de fonds ou appropriation illégale du domaine communal. Cette déclaration, formulée devant les députés lors de l’examen du projet de loi de finances, ouvre la voie à une nouvelle séquence de reddition des comptes visant les gestionnaires locaux épinglés pour de multiples dysfonctionnements.
Au-delà de l’avertissement, le ministre de l’intérieur promet de mettre un terme aux pratiques qui ternissent l’image des collectivités, qu’il s’agisse de manœuvres sur les marchés publics, de dérives dans les bons de commande ou d’atteintes au patrimoine communal. Le message a trouvé un écho favorable chez plusieurs acteurs civiques. Pour Ridouane Dalil, représentant légal de l’Instance nationale pour la protection de l’argent public et la transparence, il est temps de “nettoyer le paysage local” et d’écarter ceux qui portent atteinte au travail collectif et à l’éthique publique. Il appelle à transformer les paroles en actes par une campagne d’inspections élargie, l’ouverture de dossiers dormants et l’envoi de missions de contrôle dans des communes restées à l’abri du regard.
Sur le plan juridique, Abderrahim Odaoui, enseignant-chercheur en droit public, rappelle que l’autonomie administrative, financière et patrimoniale des collectivités n’exonère en rien du contrôle de légalité exercé par le ministère de l’Intérieur. Les rapports de l’IGAT et de la Cour des comptes ont déjà documenté des failles de gestion entravant le développement local. Le ministre a martelé qu’il n’y aura aucune tolérance : chaque mètre carré et chaque dirham indûment pris doivent être restitués avant d’en arriver à des issues judiciaires. Les dérives, qu’elles proviennent d’élus, d’agents ou de particuliers, isolément ou de connivence, doivent cesser pour sauvegarder les biens communs et restaurer la confiance des citoyens.
.










Contactez Nous