Après avoir été mise à contribution par les États-Unis pour la conclusion rapide d’un accord de paix avec le Maroc, l’Algérie, sous pression maximale par crainte de déplaire à Washington et d’encourir des sanctions, a préféré prendre les devants et prendre ses distances avec ses anciens protégés séparatistes du Polisario, avant la réunion du Conseil de sécurité. Pour s’en prémunir comme contre la peste, Alger a coupé le contact et s’y tient, du moins jusqu’à la fin de ce rendez-vous capital pour la région.
Ni à Alger ni à New York, les diplomates algériens ne se montrent plus en compagnie de dirigeants séparatistes, ce qui s’apparente à un lâchage en bonne et due forme, au moment où les États-Unis s’apprêtent à clore le dossier du Sahara à l’ONU, événement diplomatique majeur.
La réunion de ce jeudi du Conseil de sécurité sera le théâtre de développements importants, préparés par les conseillers du président Trump, et qui doivent aboutir à l’établissement d’un dialogue Rabat–Alger pour un accord de paix avec un échéancier précis, promis à brève échéance par le locataire de la Maison-Blanche.
La situation du Polisario se trouve ainsi reléguée au second plan : le mouvement a perdu son statut d’interlocuteur imposé par Alger, dont le souci prioritaire semble être de préserver ses relations avec Washington et de « sauver sa tête », quitte à sacrifier les séparatistes sur l’autel de ses propres intérêts et à ouvrir une nouvelle page avec Trump afin de faire oublier des années de distance jugées regrettables avec les États-Unis.
Certes, si le dialogue prévaut avec le Maroc, l’Algérie pourra toujours parler au nom des séparatistes, mais sans trop insister sur leurs revendications. Elle devra soit continuer à prendre en charge leurs dirigeants à ses frais, au risque d’être accusée de soutenir un mouvement classé terroriste par Washington, soit les ramener dans le giron de leur mère patrie après un repentir officiel et un renoncement à leur cause. Le feuilleton du « je t’aime, moi non plus » Maroc–Algérie peut commencer pour une nouvelle ère, si toutes les conditions s’y prêtent enfin.
Par Jalil Nouri










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