En pleine recomposition des alliances géopolitiques, l’Algérie semble décidée à suivre les traces du Maroc dans sa percée diplomatique en Asie du Sud-Est. Deux semaines après que le secrétaire général de l’ASEAN, Kao Kim Hourn, a réaffirmé à Rabat son soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du Royaume, Alger a réagi avec promptitude. Le 8 juillet, le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, a rencontré le même responsable, cette fois à Kuala Lumpur, en marge de la 58e session du conseil exécutif de l’ASEAN.
Une opération séduction qui intervient alors que le Maroc a, depuis plusieurs années, consolidé ses relations avec l’organisation. En 2016, Rabat a signé le Traité d’amitié et de coopération de l’ASEAN (TAC), avant d’obtenir en 2023 le statut convoité de partenaire du dialogue sectoriel. Un engagement qui s’illustre par des rencontres régulières, dont la plus récente s’est tenue en novembre 2024 à Jakarta, et une autre est déjà programmée pour cette année.
En comparaison, l’Algérie, qui vient tout juste d’adhérer au TAC, tente d’élargir son champ d’influence. Mais cette démarche s’inscrit dans une logique de rattrapage diplomatique, souvent perçue comme une volonté de contrecarrer les avancées marocaines sur plusieurs fronts. En septembre 2023, Alger s’était déjà tournée vers l’Europe centrale en essayant de nouer des liens avec le Groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie), là où le Maroc avait pris une longueur d’avance en multipliant les échanges de haut niveau dès 2021.
L’ASEAN, qui regroupe dix puissances économiques et stratégiques d’Asie, représente un espace prisé pour les partenariats Sud-Sud. Mais la crédibilité s’y construit dans le temps, à travers des actions cohérentes et une diplomatie constante. Et en la matière, Rabat semble avoir déjà pris une sérieuse option sur l’avenir.
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