Ni Bank Al-Maghrib, ni la Direction Générale des Impôts, ni le ministère des Finances ne trouveront matière à satisfaction après que le bilan non officiel de l’amnistie fiscale décidée à titre exceptionnel laisse prévoir des chiffres éloignés des objectifs attendus par cette mesure.
En effet, avec 70 milliards de DH, dont 3,5 milliards pour les caisses de l’État, pour régulariser les avoirs liquides ou non déclarés, dont 25 milliards en cash, nous restons loin du bout des comptes, puisque la banque centrale estime à 400 milliards le montant des avoirs liquides passant par les mailles du filet de contrôle de la masse monétaire en circulation de manière informelle. Il reste donc beaucoup de travail à accomplir pour assainir définitivement cette situation qui porte préjudice à l’économie du pays et fait l’objet de rapports internationaux.
Comme les autorités ont déjà annoncé qu’il n’y aura pas de nouvelle amnistie fiscale de sitôt, on ne voit pas où et quand viendra l’issue.
En cherchant les causes de la mobilisation insuffisante de la population pour cette opération importante, il faudra mettre en premier lieu l’absence préalable de plusieurs moyens pour toute campagne de communication et de sensibilisation, par des techniques originales dans les différents dialectes, et non de simples messages informatifs programmés quelques jours seulement avant la date limite de l’amnistie.
L’encombrement dans les agences bancaires, avec des files interminables et de longues heures d’attente, est un élément éloquent de cette organisation d’un ultimatum qui aurait gagné à être annoncé au début de l’année fiscale, et non au mois de décembre 2024.
Le fait d’annoncer également qu’il n’y aura plus d’opérations similaires a eu un effet contre-productif et a incité de nombreux citoyens concernés à s’obstiner à croire que, bien au contraire, le pays, en manque de liquidités, n’a d’autre choix que de recourir à une ou plusieurs amnisties fiscales au cours des prochaines années pour récupérer la manne financière qui échappe à tout contrôle.
Par Jalil Nouri
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