Habitué à une réserve et une discrétion depuis ses premiers pas en politique, Aujjar, l’ancien ministre de la Justice et des Droits de l’homme et ancien représentant du Maroc au Conseil des Droits de l’homme à Genève, vient de susciter une grande polémique qui a réveillé le débat.
En s’attaquant ouvertement aux partis de la gauche marocaine sur une question d’attribution de postes constitutionnels, Aujjar a provoqué une levée de boucliers des concernés, qui y voient de l’opportunisme politique de la part d’un membre influent de la formation conservatrice du RNI.
Par sa sortie, Aujjar vise, avec sa formation, à se voir accorder plus de place dans les hautes fonctions, afin de donner plus de poids sur l’échiquier institutionnel et un meilleur maillage.
Pour soutenir insidieusement sa thèse, l’ancien ministre a cité seulement, et en tout et pour tout, deux institutions dirigées par des personnalités de l’USFP, que vise probablement le RNI avec cette campagne non dissimulée : le CESE (Conseil Économique, Social et Environnemental) ainsi que le Conseil Supérieur de l’Éducation, la Formation et la Recherche Scientifique. Ces deux institutions, on le sait, sont dirigées par deux anciens ministres socialistes, respectivement Ahmed Reda Chami et Habib Malki, des figures de proue de l’USFP.
Comme Chami vient d’être nommé ambassadeur auprès de l’UE à Bruxelles, son poste restera vacant à la tête du CESE, d’où l’ambition d’un candidat à la succession et la sortie d’Aujjar, ce qui, selon certaines langues déliées proches de lui, explique son forcing de la sorte.
Pourtant, Aujjar n’ignore pas que ces nominations relèvent du ressort du roi. Aurait-il commis une erreur qui lui fermerait alors toutes les portes de futures nominations ?
Par Jalil Nouri
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