L’ouvrage constitue à lui seul un événement littéraire et politique, alors que le Salon du Livre vient de fermer ses portes, événement durant lequel cette sortie avait été évoquée.
Fathallah Oualaalou, figure éminente du socialisme marocain, ancien ministre des Finances et maire de la capitale, professeur universitaire de renom, a tout vu, tout entendu et tout vécu sur le plan politique tout au long de sa carrière, comme le montrent ses mémoires bien documentées, relatant des faits majeurs avec fidélité et précision. Politiciens, historiens, politologues et lecteurs lambda se délecteront d’anecdotes de première main et de souvenirs essentiels pour comprendre les événements du Maroc et les grandes décisions qui ont présidé à sa destinée.
Homme d’État, il s’est illustré par ses interventions didactiques au Parlement dans le domaine des finances et de l’économie, sa spécialité, et a côtoyé de près de grands dirigeants. Par ordre hiérarchique, il aura servi sous les règnes des rois Hassan II et Mohammed VI, et travaillé sous les ordres d’Abderrahman Youssoufi, avec lesquels il évoque des relations fondées sur la franchise, la fidélité et le respect, sans oublier les souvenirs partagés avec son maître à penser, Abderrahim Bouabid, l’ancien leader socialiste.
Rappelant les grandes dates de son dense parcours politique, professionnel et relationnel, l’ancien ministre-dirigeant, militant socialiste, maire et universitaire n’a rien omis des événements importants ni des hommes de premier plan qui ont jalonné son ascension depuis les années 50, malgré quelques déceptions et accidents de parcours inévitables.
Une question s’impose : combien sont-ils, les serviteurs de l’État, à avoir suivi le même chemin que Oualaalou, en faisant l’effort de publier de leur propre plume leurs mémoires, pour les laisser comme héritage intellectuel, afin de comprendre le sens de l’histoire contemporaine du pays ?
Par Jalil Nouri