En 2024, l’Arabie saoudite a atteint un triste record en exécutant 198 personnes, selon un décompte de l’AFP basé sur des informations fournies par des médias officiels. Parmi ces condamnés, 52 ont été jugés pour des affaires de stupéfiants et 32 pour des actes de terrorisme. Ce nombre constitue un sommet historique en plus de trente ans, surpassant le précédent record de 196 exécutions en 2022.
Depuis 1990, le nombre d’exécutions dans cette riche monarchie du Golfe n’a cessé d’augmenter, malgré les critiques internationales. L’Arabie saoudite applique strictement la loi islamique, ce qui lui a valu de devenir l’un des pays ayant recours le plus fréquemment à la peine capitale, après la Chine et l’Iran, selon Amnesty International. La plus grande exécution de masse récente avait eu lieu en mars 2022, avec la mise à mort de 81 personnes en une seule journée.
Les critiques contre le royaume se sont intensifiées ces dernières années, particulièrement en raison des divergences entre les déclarations du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui affirmait en 2022 vouloir limiter l’usage de la peine de mort, et la réalité sur le terrain. Des ONG de défense des droits humains, telles que Reprieve, ont dénoncé cette situation, soulignant que le royaume semblait avoir renoncé à toute réforme significative en matière de droits humains. La pression occidentale sur Riyad s’étant atténuée, les autorités saoudiennes se sentiraient plus libres de recourir à ces pratiques, selon Jeed Basyouni, directeur Moyen-Orient de l’ONG.
Cette vague d’exécutions survient alors même que l’Arabie saoudite cherche à moderniser son image sur la scène internationale. En septembre, 31 organisations arabes et internationales ont lancé un appel commun pour dénoncer la « forte augmentation » des exécutions, particulièrement celles liées aux infractions liées aux stupéfiants. L’ONU avait également demandé aux autorités saoudiennes de cesser l’application de la peine capitale dans ces cas.
Au Maroc, la peine de mort est toujours en vigueur, bien que les exécutions n’aient pas eu lieu depuis 1993. Les condamnés à mort continuent d’attendre leur sort dans les couloirs de la mort. Le débat sur l’abolition de cette peine controversée reste cependant très vif au sein de la société civile et politique. Le Maroc a choisi une moratoire de facto, ne procédant à aucune exécution tout en continuant à prononcer des sentences de peine capitale, notamment pour des affaires de terrorisme et de crimes graves.