Une troisième étoile pour l’Argentine et un Messi qui entre un peu plus dans l’histoire du football. Ça, on peut l’écrire. Ce sont des faits. Pour le reste: soit on est (très) mauvais, soit ce que l’on a vécu n’est pas descriptible avec des mots. Somptueuse, renversante, incroyable, magique…Rien ne semble suffire pour décrire cette finale légendaire. Absents, transparents, inexistants pendant 80 minutes, les Bleus sont revenus de nulle part. Vraiment de nulle part. Relancés par un penalty tombé du ciel (mais justifié), les hommes de Deschamps ont été touchés par cette incroyable magie qui ne peut opérer que dans ce genre de rendez-vous. La suite? Une égalisation dans la foulée, un doublé de Mbappé et un espoir entretenu. Encore impensable 180 secondes plus tôt. Après des prolongations, marquées par des nouveaux buts de Messi et de Mbappé, et une séance de tirs au but irrespirables, la délivrance pour l’Argentine qui n’a jamais renoncé. Le trophée le plus prisé au monde pour l’Albiceleste. La désillusion pour les Bleus. Un moment inoubliable pour tous les amateurs de football de la planète. Merci l’Argentine, merci la France. Merci pour tout.
Pour ceux qui en doutaient encore, désolé. Mais oui, la perfection existe. Comment ne pas donner la note maximale à ce match d’anthologie? 3-3 en finale de Coupe du Monde au terme d’un scénario improbable, un suspense haletant, des occasions jusqu’à la dernière seconde, des stars au rendez-vous avec respectivement un doublé et un triplé… Vraiment, désolé, mais on ne peut faire mieux. La mauvaise nouvelle, c’est que l’on devra peut-être attendre des décennies avant de revivre un thriller de ce niveau en finale d’une grande compétition.
On se calme, on respire et on revient sur cette folle soirée à Doha…
Amorphes et bousculés d’entrée, les Bleus sont d’abord punis par la naïveté de Dembélé et le sang-froid de Messi. La Pulga inscrit très vite son sixième but du tournoi, le quatrième sur penalty et place l’Argentine sur une voie royale. La troisième étoile se rapproche quelques minutes plus tard, au terme d’une reconversion somptueuse ponctuée par Di Maria. Submergé par l’émotion, l’ex-Parisien ne peut contenir ses larmes. Une action aussi splendide que limpide qui restera à jamais gravée dans l’histoire du foot argentin.
Obligé de secouer ses joueurs alors incapables d’entrer dans le camp adverse et tétanisés par le scenario, Deschamps tente de stopper l’hémorragie avant la pause en faisant entrer Kolo Muani et Thuram. Les victimes? Giroud et Dembélé (41).
Moins mauvais, mais pas franchement meilleurs, les Bleus n’inquiètent pas l’Argentine qui a activé le mode gestion. Un constat valable pendant 80 minutes. Et puis? Le réveil. La révolte. La révolution.
En 97 secondes, le temps d’inscrire un penalty obtenu par Kolo Muani (80e) puis d’armer une demi-volée après un service de l’ex-Nantais (81e), Mbappé relance complètement la fin de match, qui a alors basculé dans l’irrationnel avec deux nouveaux buts (109e et 117e) des deux meilleurs joueurs du tournoi. Pour finir? La cruelle, injuste séance des tirs au but. Et la décision.
23e minute. Di Maria s’infiltre à gauche dans la surface, crochète et enrhume Dembélé. L’ailier du Barça revient et accroche son opposant par le bras. L’ancien Parisien s’écroule dans le grand rectangle. L’arbitre n’hésite pas et indique le point de penalty. Le VAR n’intervient pas. Une phase de jeu qui ne manquera pas d’alimenter les discussions, principalement du côté français. Le contact est pas inexistant, mais léger. On peut même considérer que c’est Di Maria qui le cherche. Une phase qui risque de faire parler dans les prochains jours. Une phase litigieuse, l’un des ingrédients de cette finale mémorable.