L’artiste RedOne récidive en s’inspirant des chants de supporteurs

Fort heureusement, le compositeur et chanteur marocain de la FIFA, RedOne, déjà égratigné ici dans un article précédent, a confirmé tout le mal que l’on peut penser de lui avec sa dernière création, si tant est que ce soit une, Maghribi Maghribi, dédiée à l’équipe nationale. Présenté comme l’avant-goût d’un album entier consacré aux Lions de l’Atlas, ce titre est tout sauf une création originale, un copié-collé des hymnes des ultras qui, eux, peuvent se prévaloir d’être les véritables inventeurs de ces chansons de ralliement.

Il se trouve que même parmi ses rares fans, la déception prédomine en raison des mêmes recettes éculées, répétitives et ronronnantes, pour un travail bâclé et sans saveur, ennuyeux et voué à tomber rapidement dans l’oubli. Un vrai travail d’amateur.

Encore plus décevante et troublante est la décision du président de la Fédération Royale Marocaine de Football, Fouzi Lekjaa, de faire appel à l’omniprésent presse-boutons et bidouilleur de clavier, RedOne, déjà grassement rémunéré à l’année par la FIFA en tant que directeur artistique. Il a bénéficié d’une commande de gré à gré pour une œuvre dénuée de toute originalité, réduisant l’équipe nationale à un simple club de Botola, avec des airs puisés directement dans le répertoire des tribunes.

Passons sur le fait que Lekjaa aurait dû recourir à un appel d’offres en bonne et due forme, ce qui aurait sans doute abouti à un résultat bien meilleur et plus représentatif.

Les Lions de l’Atlas méritaient décidément mieux que ce supposé chant de bataille à fredonner avant et après chaque match, après en avoir appris les paroles et la mélodie.

Pressé de capitaliser sur chaque grand événement footballistique, RedOne s’est fait une spécialité de servir la même soupe, réchauffée avec des ingrédients insipides, à chaque occasion, nous demandant de l’apprécier sans broncher. Il est fort à parier que ce travail, censé accompagner la CAN 2025, sera boudé par les supporters, qui préfèreront d’autres refrains.

Mélomanes et dotés d’un véritable sens du bon goût, les Marocains connaissent la musique du compositeur avide de profits, dont les plats réchauffés finissent inévitablement par lasser.

Par Jalil Nouri
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