Le Maroc s’apprête à inscrire une page majeure de son patrimoine au registre du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le caftan, emblème d’élégance, de raffinement et de transmission artisanale séculaire, touche au but pour son inscription officielle auprès de l’UNESCO, à l’issue de la session du Comité intergouvernemental de sauvegarde qui s’ouvre ce dimanche à New Delhi.
Fruit d’un long travail diplomatique et culturel mené conjointement par le ministère marocain de la Culture et la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, le dossier présenté défend l’authenticité exclusive du caftan comme élément proprement marocain. Il met en valeur une tradition fortement ancrée dans l’histoire nationale, héritée des cours impériales et transmise de génération en génération par des artisans – maalems – garants de savoir-faire uniques mêlant broderie, tissage, perlage et passementerie.
Cette avancée n’a pas été sans heurts. Des tentatives de perturbation ont été enregistrées, notamment de la part de l’Algérie, qui a cherché à requalifier certains dossiers culturels déjà validés par l’UNESCO afin de plaider une approche dite de “patrimoine partagé”. Une manœuvre qui n’a pas abouti. Le comité a retenu la spécificité marocaine du caftan, rejetant toute dilution de son identité culturelle. L’issue du processus est désormais largement perçue comme favorable au Maroc.
Au-delà de sa portée symbolique, cette reconnaissance constitue un avantage stratégique pour le Royaume. D’une part, elle renforce l’attractivité touristique du pays en consacrant le Maroc comme destination d’artisanat et de haute tradition vestimentaire. D’autre part, elle offre une meilleure protection juridique internationale aux créations artisanales marocaines, contribuant à lutter contre la contrefaçon et l’appropriation abusive de ce patrimoine.
Cette dynamique s’inscrit dans une politique nationale de sauvegarde du patrimoine, consolidée par un récent accord avec l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Conformément aux règles de l’UNESCO, qui limitent les inscriptions à un élément par pays tous les deux ans, le Maroc a déjà balisé la suite de son agenda culturel : le zellige, autre joyau du patrimoine national, fera l’objet d’une candidature officielle en 2027, prolongeant l’offensive culturelle du Royaume sur la scène internationale.










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