Mardi, le célèbre chanteur pop iranien Mehdi Yarrahi a été libéré de la prison d’Evine de Téhéran, où il était détenu depuis fin août. Son arrestation était due à la diffusion d’une chanson contestataire contre l’obligation du port du voile, considérée illégale par la justice iranienne, car elle remettait en cause «les mœurs et coutumes de la société musulmane». La nouvelle de sa libération sous caution a été relayée par le quotidien local Shargh.
Yarrahi avait publié le titre Rousarito («ton foulard», en persan) en hommage à Mahsa Amini, une jeune kurde iranienne décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour non-respect du code vestimentaire imposé aux femmes. La mort tragique d’Amini a déclenché des manifestations massives dans le pays, aboutissant à des centaines de morts et à des milliers d’arrestations.
Artiste engagé, Medhi Yarrahi n’hésite pas à lever la voix. Il avait dédié sa chanson et son clip vidéo aux «courageuses femmes iraniennes» qui s’étaient soulevées contre l’injustice subie par Mahsa Amini. Malgré les controverses, Yarrahi reste une figure musicale de renom en Iran, ayant même remporté le prix du meilleur chanteur pop lors du festival de Fajr, le plus grand événement musical iranien soutenu par l’État. Son morceau, Soroode Zan («Hymne de la femme»), est devenu emblématique pour les manifestants, en particulier parmi les étudiants universitaires. Yarrahi n’hésite pas non plus à critiquer ouvertement les autorités lors de ses concerts, en particulier concernant la discrimination à l’égard des résidents de sa province natale, le Khouzestan.