Le marché de l’emploi au Maroc continue d’afficher des signes préoccupants. Selon une récente note d’information publiée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le nombre de chômeurs a augmenté de 58 000 personnes entre 2023 et 2024, atteignant 1,638 million contre 1,580 million l’année précédente, soit une hausse de 4%. Cette augmentation concerne 42 000 personnes en milieu urbain et 15 000 en milieu rural.
En conséquence, le taux de chômage national est passé de 13% à 13,3%. Dans le détail, le chômage en milieu urbain est légèrement monté de 16,8% à 16,9%, tandis que celui en milieu rural a connu une progression plus marquée, de 6,3% à 6,8%.
Les jeunes et les femmes, principales victimes du chômage
Les femmes ont été particulièrement touchées par cette tendance, avec une hausse du taux de chômage de 18,3% à 19,4% (+1,1 point). Chez les hommes, l’augmentation reste plus modérée, passant de 11,5% à 11,6% (+0,1 point).
L’évolution du chômage a concerné toutes les tranches d’âge, mais ce sont les jeunes âgés de 15 à 24 ans qui en souffrent le plus, avec un taux atteignant 36,7% (+0,9 point). Chez les 25-34 ans, il est passé de 20,6% à 21%, tandis qu’il a aussi progressé, bien que plus légèrement, chez les 35-44 ans (7,6%) et les 45 ans et plus (4%).
Les diplômés et les travailleurs précaires en première ligne
Le chômage a stagné chez les détenteurs de diplômes avec un taux passant de 19,7% à 19,6% (-0,1 point). Toutefois, certains niveaux de formation ont connu des hausses significatives, notamment :
Les titulaires d’un diplôme de qualification professionnelle : +1,5 point, atteignant 23,9%.
Les diplômés de l’enseignement secondaire : +1,3 point, soit 24,6%.
Les personnes sans diplôme, en revanche, voient leur taux de chômage progresser de 4,9% à 5,2%.
Précarité de l’emploi et perte d’activité
L’instabilité professionnelle est une autre caractéristique du chômage au Maroc. 50,7% des chômeurs ont déjà occupé un emploi auparavant, et 80% d’entre eux vivent en milieu urbain. Parmi les nouveaux demandeurs d’emploi, 30% ont perdu leur emploi à la suite d’un licenciement ou de la fermeture de leur entreprise, tandis que 25,6% sont à la recherche d’un premier emploi après leurs études.
Par ailleurs, plus de la moitié des chômeurs travaillaient auparavant dans le secteur des services (55,6%), suivi du bâtiment et des travaux publics (17,7%) et de l’industrie (15,7%).
Malgré les efforts pour améliorer l’environnement économique et favoriser la création d’emplois, ces chiffres soulignent les défis persistants du marché du travail et l’urgence d’adopter des politiques plus inclusives pour réduire le chômage, notamment chez les jeunes et les femmes.
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