Il n’est pas une seule sortie médiatique du coach national des Lions de l’Atlas, Walid Regragui, qui n’épargne pas aux Marocains ses empoignades avec les journalistes.
Le dernier exemple est la parfaite illustration de sa communication désordonnée : elle ne parvient pas au public et ne suscite pas une levée de boucliers, comme cela a été le cas avec sa conférence de presse tenue après le match contre le Congo ce mardi soir, au cours de laquelle des propos acerbes lui ont été reprochés avec virulence.
Irritable et à l’affût de la riposte immédiate aux questions parfois provocatrices des journalistes, l’homme, handicapé par un manque de maîtrise de l’arabe dialectal, s’emporte au moindre mot qu’il ne comprend pas, tente de convaincre avec une agressivité peu convaincante, en se lançant dans des diatribes et des querelles sans fin, relatées sur les supports au détriment du jeu des Lions et des résultats.
Depuis trois années qu’il dirige l’équipe nationale, Regragui n’a pas pu réussir à redresser la barre, si vraiment tel est son sentiment, et améliorer sa communication avec les médias et ses relations avec les journalistes, qu’il tient à distance pour la plupart d’entre eux, quand il ne les prend pas de haut quand ils s’approchent trop de lui, ou quand malheur les attend s’ils osent critiquer ses méthodes ou faire des remarques qui lui déplaisent. Un climat malsain s’est installé entre lui et la presse, pour ne pas dire un mur d’incompréhensions, de méfiance et de rancœur entre les deux parties, laissant planer des interrogations légitimes quand arrivera l’heure de la Coupe d’Afrique des nations en décembre, la plus grande épreuve, au sens propre comme figuré, de sa carrière sur le sol national, face à un public chauffé à blanc et une presse qui ne laisse rien passer. L’adversaire que craint le sélectionneur n’est plus l’équipe du jour à affronter, mais les journalistes auxquels il fera face à la fin de chaque match. Plus grave encore est le fait que des joueurs commencent à se plaindre de son agressivité, de son parler qui n’est pas toujours vrai et de sa propension à émettre des avis défavorables et tendancieux sur des membres de son équipe.
Non, Coach Regragui ne sait pas parler et devrait, pour cela, se faire accompagner par un coach en communication. Ce recours lui sera d’un grand apport, à n’en point douter, à l’approche d’un rendez-vous capital pour tous les aficionados marocains.
Par Jalil Nouri