C’est une affaire sordide et révoltante qui a éclaté à la fin du mois d’août dans la commune de Menzeh, près d’Aïn Aouda. Un sexagénaire est poursuivi pour des crimes d’inceste d’une brutalité inouïe : pendant des années, il aurait violé sa propre fille, née en 1987, avant de l’engrosser à plusieurs reprises. De cette relation contre nature seraient nées trois filles, elles-mêmes victimes de ses agressions sexuelles.
Ce drame dépasse l’imaginable. Un père devenu à la fois le grand-père et le géniteur de ses propres petites-filles. Une équation monstrueuse qui a glacé l’opinion publique. Comment une telle barbarie a-t-elle pu durer si longtemps sans être dénoncée ? Comment une mère, victime devenue complice, a-t-elle pu fermer les yeux sur le calvaire de ses propres enfants ?
Le silence qui tue
Le dossier révèle un engrenage du silence, nourri par la peur, la honte et l’absence de dénonciation. La fille du prévenu, placée elle aussi en détention, aurait laissé ses filles subir les mêmes atrocités, sans jamais tenter d’y mettre fin. Son mari, lui, est poursuivi pour non-dénonciation. Cette omerta familiale a permis à l’horreur de s’installer durablement.
L’urgence d’une réponse ferme
Ce crime ne doit pas être vu comme un fait divers isolé, mais comme un signal d’alarme. Il met en lumière les failles dans la protection des mineurs, l’absence de vigilance des autorités locales et la nécessité de briser les tabous entourant les violences sexuelles intrafamiliales. La société marocaine doit s’indigner, se mobiliser et exiger que justice soit rendue avec la plus grande fermeté.
Cette affaire, d’une cruauté inédite, poursuit désormais son cours devant la justice. Le père sexagénaire et sa fille, tous deux incarcérés à la prison de Tamesna, ont été conduits au Palais de justice de Rabat pour un interrogatoire marathon par le juge d’instruction. Une étape cruciale dans une enquête qui révèle jour après jour l’ampleur d’un drame familial sans précédent, où l’inceste, le silence et la complicité ont produit l’horreur absolue. Le Maroc tout entier attend que la justice tranche avec la plus grande rigueur, afin que de tels crimes ne puissent plus trouver refuge dans l’ombre et l’impunité.