Pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir du parti de l’ANC, fondé par Nelson Mandela, le premier président non blanc du pays, l’Afrique du Sud a plongé, à cause de la question de l’intégrité territoriale du Maroc, dans une profonde crise aux potentielles graves conséquences pour sa stabilité politique et sa crédibilité internationale, qui est en train de mettre le feu aux institutions post-apartheid.
Pour des motifs irréalistes et alambiqués, Pretoria se trouve aujourd’hui confrontée à des positions inconciliables au sein de sa classe politique en matière de politique étrangère, depuis que le parti de l’opposition MK et son leader Jacob Zuma, par ailleurs ancien président du pays, ont pris fait et cause pour le Maroc, son Sahara et son plan d’autonomie, présenté comme solution au conflit et appuyé par le concert des nations, à travers plus d’une centaine de pays ayant tous soutenu la position du Maroc, dont la plupart en Afrique, à l’exception de l’Algérie et de son allié sud-africain.
Ce dernier, dans une récente visite à Rabat il y a quelques jours, a scandalisé le parti au pouvoir dans son pays par ses propos en faveur de la cause marocaine et du Royaume en général, devant le drapeau sud-africain, lors d’une activité politique non officielle. Suite à cela, son adversaire de l’ANC, qui dirige le gouvernement, s’est lancé dans des menaces en l’accusant d’avoir trahi la politique étrangère de son pays, après avoir mis en scène à Rabat le drapeau national pour des raisons personnelles, dans un pays en froid avec le sien, et de lui avoir apporté son soutien dans l’affaire du Sahara.
Depuis, la tension ne cesse de monter entre les deux formations, ouvrant la voie à une crise politique sans précédent dans l’histoire de l’Afrique du Sud.
Par Jalil Nouri