Que les cinéphiles qui s’intéressent à la production nationale et qui savent quand et où se tient le festival national du film lèvent le doigt!
La réponse ne viendra pas car cette année, encore plus que les éditions précédentes, cet événement cinématographique censé présenter le meilleur et le plus récent de la production marocaine,se déroule dans une discrétion totale face à un public néophyte et les habitués parmi les acteurs, les professionnels et les journalistes qui viennent profiter de quelques jours de villégiature à Tanger.Preuve en est la couverture médiatique du festival et son absence de visibilité car il est certain que les organisateurs ne croient plus en sa viabilité.
Ce festival sert à tout sauf à jeter la lumière sur ce qu’il y a de meilleur dans le cinéma marocain et organiser des débats et masters class de haute facture et surtout des projections qui tenteront de démontrer que le cinéma marocain progresse lentement mais sûrement.
Mais, hélas, l’organisme organisateur, le Centre Cinématographique Marocain,CCM, semble avoir fait sien l’adage, « Vivons heureux, Vivons cachés » pour s’installer dans le ronronnement, la routine festivalière, les dépenses tapageuses,le clientélisme et la médiocrité.
Parmi les rares films présentés pour décrocher le Grand Prix, la nouveauté se fait rare à tous les niveaux et ce sont les mêmes noms que l’on retrouve à chaque édition en compétition,pour une récompense qui a perdu de son éclat et un festival qui a perdu son âme.
Voilà bien des années que le ce constat d’échec est établi et que les éditions se suivent et se ressemblent dans ce non-événement.
Sa survie ne peut venir que de sa professionnalisation en confiant son organisation à une entité privée choisie par appel d’offres qui apportera un sang nouveau et dont l’objectif principal sera de donner au festival une dimension internationale en le repositionnant.
Par Jalil Nouri