Le jury du Festival International du Film de Marrakech pourrait succomber à l’attrait cinématographique du film du réalisateur marocain Said Hamich Benlarbi, La Mer au Loin, présenté en compétition officielle et ayant connu un succès auprès du public.
Bien que cela ne soit pas suffisant pour espérer décrocher L’Étoile d’Or du festival en raison d’une concurrence accrue, l’œuvre de Hamich pourrait s’en sortir avec un prix encourageant, que ce soit pour le scénario ou pour l’interprétation masculine, grâce à l’excellente prestation d’un acteur inconnu, Ayoub Gretaa. Celui-ci s’en sort admirablement pour sa première apparition, qui plus est dans un premier rôle, avec un jeu convaincant et subtil.
La trame du film se déroule à Marseille, en France, et aborde le sujet classique de l’immigration. Toutefois, ce thème est traité ici de manière poétique, jouant sur les sentiments.
Bien qu’alourdi par certains clichés de l’immigration illégale, le parcours d’Ayoub Gretaa, alias Nour dans le film, oscille entre le bon et le moins bon, dans un va-et-vient marqué. La technique sur laquelle s’est appuyé Hamich conforte ses choix esthétiques et lui confère un style recherché, très personnel, qui pourrait le mener loin.
D’une durée de 117 minutes, La Mer au Loin illustre les péripéties de vies croisées comme un tableau. Cependant, il s’encombre parfois d’une morale trop explicite.
Un prix d’encouragement mérité serait de bon augure pour Hamich et son acteur Gretaa. Il revient désormais au jury du festival d’en juger ce soir, lors de la clôture de cette 21ᵉ édition réussie.
Par Jalil Nouri
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