La Direction générale des impôts (DGI) a ouvert une enquête d’envergure sur ce qui pourrait s’apparenter à l’un des plus vastes réseaux de fraude fiscale des dernières années. En coordination avec le service d’analyse des risques et de programmation, les agents de contrôle fiscal ont mis au jour des pratiques frauduleuses orchestrées par des entreprises déclarées en liquidation judiciaire, avec la complicité présumée de techniciens spécialisés et de comptables chevronnés, principalement dans la région de Casablanca.
Selon les premières informations obtenues, des procédures suspectes de liquidation ont été repérées dans des entreprises issues de secteurs clés comme le BTP, la distribution alimentaire, le textile et l’habillement. Ces sociétés, en situation irrégulière vis-à-vis du fisc, auraient artificiellement gonflé leurs dettes et présenté une image faussée de leur santé financière pour se soustraire au paiement de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le revenu et de la TVA.
Les stratagèmes utilisés incluent la dissimulation volontaire de ressources, la sous-évaluation des recettes, et la production de documents comptables cohérents en apparence avec les conditions du marché, mais profondément manipulés. L’objectif ? Tromper la vigilance des services de recouvrement en invoquant la faillite et en maquillant les bilans pour obtenir une liquidation rapide auprès des tribunaux de commerce, avec le concours de syndics et juges rapporteurs.
Les contrôleurs fiscaux, après analyse des notifications reçues des syndics en charge de plusieurs dossiers, ont relevé des indices clairs d’évasion fiscale organisée. Le rôle des comptables est central : ces derniers, experts dans la constitution de dossiers de liquidation, ont monté des scénarios financiers adaptés aux critères juridiques, tout en occultant volontairement des éléments clés, notamment les recettes réelles ou les fonds disponibles.
Cette enquête s’inscrit dans une stratégie plus large de la DGI visant à lutter contre la fraude systémique, en ciblant non seulement les entreprises en infraction, mais aussi les réseaux professionnels qui facilitent et organisent ces pratiques. Si les soupçons se confirment, des poursuites judiciaires et des sanctions fiscales lourdes pourraient être engagées dans les semaines à venir.
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