Un temps interdits et fermés par les autorités, les cafés à chicha ont repris leur activité de plus belle, s’implantant en grand nombre, accompagnés de leurs dérives et excès, au point de devenir des foyers de débauche et de trafics en tous genres.
Les jeunes y sont toujours admis, notamment les adolescentes, qui se voient parfois ouvrir les portes de la prostitution, mais aussi des délinquants de toutes sortes. Les scènes de chaos et les affrontements sanglants survenus à la sortie de l’un d’eux, dans la ville d’Agadir, ont relancé le débat sur l’absence de réglementation encadrant les autorisations accordées à ces commerces, dont la nature permissive, importée du Moyen-Orient, ne correspond pas à l’ADN des Marocains.
La chicha peut être perçue comme un art de vivre, tant qu’elle n’est pas accompagnée de mélanges dangereux, comme l’alcool, servi dans la majorité de ces lieux, au grand désarroi du voisinage et des parents d’élèves.
Présentés au départ comme une prestation destinée aux touristes moyen-orientaux, les cafés à chicha, ouverts 24h/24, ont fini par s’implanter partout, y compris dans les quartiers populaires et aux abords des établissements scolaires, constituant un danger permanent, source de nuisances, et devenant un phénomène préoccupant pour la santé, la morale et l’économie. Intégrés dans l’environnement urbain, ces établissements échappent bien souvent aux contrôles de la sûreté nationale, des services de douane et d’hygiène, formant ainsi de véritables zones de non-droit.
Il aura fallu ces graves affrontements à Agadir, sur la voie publique et devant des touristes hagards croyant vivre un cauchemar, pour que le problème refasse surface et revienne sur le devant de la scène.
Par Jalil Nouri
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