Dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances 2025, le gouvernement marocain a introduit une mesure fiscale inédite, visant à encourager les entreprises à renouveler leurs flottes de véhicules tout en stimulant un marché automobile marqué par une forte stagnation ces dernières années. Cette initiative se traduit par une augmentation du plafond des amortissements déductibles fiscalement pour les véhicules de transport de personnes, qui passe de 300 000 dirhams à 400 000 dirhams.
Ce changement, applicable dès le 1er janvier 2025, permettra aux entreprises d’investir dans des véhicules de tourisme haut de gamme tout en bénéficiant d’avantages fiscaux significatifs. Jusqu’à présent, l’amortissement sur la partie excédant 300 000 dirhams n’était pas déductible, ce qui contraignait les entreprises à limiter leurs choix de véhicules onéreux. Avec ce nouveau plafond, elles pourront désormais optimiser leur fiscalité tout en élargissant leurs options vers des modèles plus performants et sécurisés.
Un levier fiscal au service des entreprises et des distributeurs
En plus de favoriser l’acquisition de véhicules de qualité, la mesure s’étend également aux voitures obtenues via des contrats de leasing. Selon Ibrahim Assouar, expert-comptable, cette approche permettra aux entreprises utilisant le crédit-bail de déduire un montant plus important sur les frais d’amortissement inclus dans leurs loyers. Cette opportunité se révèle particulièrement avantageuse pour les secteurs dépendants des véhicules, tels que le transport touristique, les services hôteliers ou encore la logistique haut de gamme.
De plus, le montant annuel déductible des bénéfices imposables passe de 60 000 à 80 000 dirhams, offrant un avantage fiscal supplémentaire aux entreprises. Cette évolution contribue à alléger les charges fiscales des investissements récurrents, un point souligné par Assouar : « Avec ce dispositif, les entreprises peuvent réduire significativement leur fardeau fiscal, tout en renouvelant leurs flottes plus régulièrement. »
Une aubaine pour relancer le marché des véhicules neufs
Ce dispositif n’est pas uniquement un cadeau pour les entreprises, mais aussi une véritable bouffée d’oxygène pour les distributeurs automobiles. En ciblant les acquisitions à partir de 2025, il incite les entreprises à se tourner vers des véhicules neufs. Pour Taoufik Al Mouden, agent commercial à Casablanca, cette mesure reflète une stratégie gouvernementale visant à revitaliser un marché frappé de plein fouet par les effets de la pandémie et de l’inflation.
Al Mouden estime que cette réforme pourrait augmenter les ventes automobiles de 20 % dès sa première année d’application, en créant une nouvelle dynamique sur le marché. Cependant, il alerte également sur l’impact persistant de l’inflation, qui a fait grimper les prix des véhicules de 15 % ces dernières années, risquant ainsi de limiter l’effet de cet avantage fiscal.
Vers une reprise prometteuse du secteur
En conclusion, cette réforme fiscale ouvre des perspectives intéressantes pour les entreprises et le secteur automobile. En offrant des conditions fiscales plus attractives, elle permet de réduire les coûts d’exploitation des entreprises, tout en donnant un coup de fouet à la demande de véhicules neufs. Reste à voir si cette dynamique suffira à compenser les défis liés à l’inflation, mais le marché semble déjà se préparer à une relance notable en 2025.
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