Il était grand temps de voir le gouvernement se pencher, enfin avec sérieux, sur la question très sensible de la protection du patrimoine, qui n’a jamais fait l’objet de toute l’attention qu’il mérite.
Le conseil de gouvernement de ce jeudi s’y penchera, avec des attentes légitimes.
Pour preuve, des parties de monuments historiques continuent d’être sorties du territoire en toute illégalité pour atterrir dans des musées à l’étranger ou décorer des demeures privées. Des fossiles datant de l’ère préhistorique jusqu’aux météorites, en passant par des ossements de dinosaures, ont suivi le même chemin par manque de prévoyance et de négligence aux postes-frontières. L’arsenal juridique et législatif entourant le patrimoine reste caduc et inopérant, ce qui a encouragé trafiquants et collectionneurs sans morale à se tourner vers le Royaume pour le dépouiller de ses richesses, à l’exception de la barrière mise en place par la Fondation Nationale des Musées depuis sa création, qui est devenue un modèle dans la protection des arts marocains.
Le Royaume du Maroc, de l’aveu même de l’Unesco et de centres de recherche internationaux travaillant sur le patrimoine, est un cas unique à travers le monde pour sa richesse humaine et historique. Cette richesse a malheureusement souffert du laxisme institutionnel, ce qui a conduit à la dispersion et à la dilapidation de ces trésors aux quatre coins de la planète, causant des pertes inestimables non seulement au Maroc mais aussi à l’ensemble de l’Humanité, vu le passé historique qu’ils représentent.
Une batterie de mesures et de textes réglementaires doit sortir demain, en principe, de ce conseil de gouvernement, pour une mise à niveau de l’arsenal de protection du patrimoine, répondant ainsi à l’inquiétude des spécialistes et de la communauté internationale face à sa déperdition.
Par Jalil Nouri
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