Le ministre Younes Sekkouri, en charge de l’inclusion économique et de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, un titre trop ronflant pour un seul homme, a été à l’origine d’un incident sérieux en début de semaine à la deuxième chambre du parlement.
Dès sa prise de parole, les représentants du syndicat UMT, Union Marocaine du Travail, ont quitté bruyamment la salle pour exprimer leur colère au sujet d’un fait intriguant et grave qui illustre la manière dont le gouvernement ne tient pas ses promesses et perd sa crédibilité.
Le ministre et le gouvernement qu’il représente d’un côté et les syndicats de l’autre s’étaient mis d’accord dans le cadre du dialogue social, de n’aborder la question du droit de grève en commission ou en plénière au parlement qu’une fois le consensus acté sur ce dossier.
Mais le ministre, à en croire les syndicalistes,est passé outre cet engagement et n’a pas respecté la parole donnée, ce qui, à leurs yeux, est indigne de la part d’un responsable gouvernemental,adepte du fait accompli, ce qui met en péril tous les progrès difficilement accomplis après des années de négociations serrées qui ont failli capoter à maintes reprises et vider la paix sociale de son contenu.
Il n’est pas certain que les syndicats, tenus par leur serment de solidarité, reviennent à la table de négociations avec le ministre fautif.
Mais n’était-ce pas l’objectif visé par Younes Sekkouri en voulant aller directement devant les commissions du parlement, y amender le texte final à sa guise et le faire adopter, sans la présence des syndicats qu’il accusera de le boycotter. pour se justifier son coup politique.
Mais avec ce passage en force et ce procédé douteux ,le ministre prendra le risque de jouer avec le feu et de se mettre à dos l’ensemble du mouvement syndical avec les conséquences graves qui peuvent en découler pour la paix sociale en cette période de crises et de tensions.
Par Jalil Nouri
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