Le procès des anciens présidents de la commune de Sidi Slimane, d’un fonctionnaire technique à la retraite et d’un entrepreneur dominant les marchés publics de la région, entre dans sa sixième année devant la Cour des crimes financiers à Rabat. Après plusieurs reports, la prochaine audience est prévue pour le 8 janvier, avec l’attente des résultats d’une expertise technique sur des travaux routiers réalisés en 2007.
Depuis 2019, la Cour des crimes financiers à Rabat a reporté à plusieurs reprises le jugement, pour divers motifs tels que la préparation de la défense, l’attente de certificats de décès, ou de rapports médicaux. Ces reports sont intervenus malgré des accusations graves de détournement de fonds publics, de falsification de documents administratifs, et de participation à ces actes, en vertu des articles 360, 241, et 129 du Code pénal marocain.
L’expert Abdel Ali Lahrach, désigné par le président du tribunal, se voit confier la tâche d’analyser deux projets spécifiques réalisés en 2007. Ces travaux, ayant subi une détérioration significative, présentent un défi majeur pour l’expertise, notamment en déterminant l’épaisseur réelle des travaux routiers et en vérifiant la conformité avec les délais contractuels. La disparition du principal ingénieur communal et la retraite du technicien impliqué compliquent davantage l’évaluation.
Après des années de procédure, le verdict du procès de Sidi Slimane est très attendu par la population marocaine et l’administration. Ce jugement est perçu comme un baromètre de l’efficacité du système judiciaire marocain dans la lutte contre la corruption. Alors que la communauté locale attend avec impatience, le résultat pourrait soit renforcer la confiance en la justice, soit souligner les défis de poursuivre les affaires de corruption complexes. La clarté apportée par l’expertise technique sera cruciale dans la détermination du verdict, un moment décisif pour la justice et l’équité au Maroc.