L’année 2024 marque une nette amélioration de plusieurs secteurs stratégiques de l’économie marocaine. Selon les dernières données de la Direction des études et des prévisions financières, le phosphate, l’énergie électrique et les finances publiques ont connu une progression significative, témoignant de la résilience et de la montée en puissance de ces domaines clés pour le développement du pays.
Un secteur du phosphate en pleine relance
Après une année 2023 marquée par un recul des exportations, le secteur du phosphate marocain connaît un net redressement en 2024. En effet, la production de phosphate brut a bondi de 24,5 % sur les onze premiers mois de l’année, contrastant avec une baisse de 10,8 % enregistrée sur la même période l’année précédente.
Les exportations ont suivi cette dynamique haussière, enregistrant des hausses spectaculaires :
+49 % pour le phosphate brut,
+13,9 % pour les dérivés phosphatés.
En valeur, ces exportations ont progressé respectivement de 10,1 % et 13,5 %, confirmant une reprise forte de la demande internationale, notamment en raison de la stabilisation des prix et du regain d’intérêt pour les fertilisants.
Le chiffre d’affaires du phosphate et de ses dérivés a ainsi atteint 86,8 milliards de dirhams, en hausse de 13,1 %, une performance qui efface une partie du recul sévère de 33,6 % enregistré en 2023. Ce rebond témoigne d’une reprise soutenue de l’industrie phosphatière marocaine, un secteur stratégique pour l’économie nationale.
Dans le domaine de l’électricité, les chiffres indiquent une poursuite du développement énergétique du Maroc. La production nationale d’électricité a augmenté de 3 %, confirmant une tendance haussière observée depuis plusieurs années.
Ce dynamisme s’explique notamment par la montée en puissance des énergies renouvelables, qui ont connu une progression de 25,2 %, notamment grâce au cadre réglementaire mis en place par la loi 09-13 favorisant le développement des énergies vertes.
Parallèlement, la consommation nationale d’électricité a connu une croissance modérée de 1,9 %, avec une accélération notable au dernier trimestre (+8,7 %). Cette hausse est portée principalement par l’augmentation de 6,8 % de la demande en électricité à haute tension, reflet d’une activité industrielle en expansion.
Toutefois, les importations d’électricité ont fortement augmenté (+25,3 %), tandis que les exportations ont chuté de 22,9 %, mettant en évidence une dépendance accrue du pays aux approvisionnements externes pour répondre à la demande.
Sur le plan financier, les souscriptions du Trésor sur le marché des adjudications ont connu un bond spectaculaire en janvier 2025. Les émissions de titres de dette ont atteint 19,1 milliards de dirhams, contre seulement 2,5 milliards en décembre 2024, soit une multiplication par près de huit.
Cette augmentation est principalement portée par les maturités moyennes et longues :
9,6 milliards de dirhams d’émissions à moyen terme (50,4 % des souscriptions),
9,2 milliards de dirhams à long terme (48 % des souscriptions).
En revanche, les émissions à court terme ont chuté de 57,1 %, ne représentant que 1,6 % des souscriptions, contre 27,9 % un mois plus tôt.
Simultanément, les remboursements du Trésor ont baissé de 62 %, permettant un solde net d’émission positif de 16,1 milliards de dirhams, contre un déficit de 5,2 milliards en décembre.
Autre indicateur marquant : la dette obligataire du Trésor a progressé de 2,1 %, atteignant 769,7 milliards de dirhams, avec une prédominance des maturités longues (67,9 % du total).
Sur le marché des taux, les rendements des obligations du Trésor ont poursuivi leur baisse, signe d’une stabilité accrue et d’une confiance renforcée des investisseurs.
L’année 2024 s’annonce comme un tournant positif pour l’économie marocaine, avec un rebond solide du phosphate, une croissance soutenue de la production électrique et une gestion financière efficace.
Ces performances témoignent de la résilience du modèle économique marocain face aux défis extérieurs et confirment le rôle central du pays dans les marchés mondiaux du phosphate et de l’énergie.
Si ces tendances se maintiennent, le Maroc pourrait voir son attractivité économique se renforcer davantage, notamment grâce aux investissements dans l’industrie, l’énergie verte et l’innovation financière.