Le Maroc intensifie ses efforts pour attirer les investissements et les compétences de sa diaspora. Le ministre des Affaires étrangères et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a récemment détaillé une série de programmes ambitieux visant à « encourager et motiver les Marocains du monde à investir dans leur pays d’origine », mais aussi à mobiliser leur expertise au service du développement national.
MDM Invest : un levier financier renforcé
Au cœur de cette stratégie se trouve la nouvelle formule du Fonds d’investissement des Marocains résidant à l’étranger, « MDM Invest ». Ce dispositif clé offre désormais une subvention à l’investissement équivalente à 10 % du coût total du projet, avec un plafond généreux fixé à 5 millions de dirhams. Pour bénéficier de cette aide, le porteur de projet s’engage à fournir des ressources propres représentant pas moins de 20 % du coût global. Cette incitation financière vise à réduire le risque initial et à faciliter l’accès au financement pour les entrepreneurs MRE.
Un accompagnement sur mesure depuis l’étranger
Conscient des défis que peuvent rencontrer les investisseurs de la diaspora, Rabat adopte une « nouvelle approche d’encadrement » qui débute directement dans les pays de résidence. Des programmes dédiés ont été mis en place en France et en Belgique dans une première phase, pour aider les MRE à créer de petits et moyens projets d’investissement. C’est le cas du programme de coopération maroco-français « Maroc Entrepreneurs » et du programme maroco-belge « Maghrib Belgium Impulse ». Par ailleurs, le programme POMIRE, lancé en partenariat avec l’Agence allemande de coopération GIZ, vise spécifiquement à « renforcer la contribution des Marocains résidant en Allemagne au développement social et économique du Maroc ». Ces initiatives ciblent des diasporas importantes et structurées, capitalisant sur leurs réseaux et leur connaissance des marchés locaux.
Cellule dédiée et mobilisation des compétences
Pour optimiser ce processus, le gouvernement a annoncé la création d’une cellule dédiée à l’accompagnement des investisseurs MRE. Sa mission sera d’informer, d’orienter et de soutenir les entrepreneurs à toutes les étapes de leurs projets, de l’idée à la concrétisation. Cette cellule devrait simplifier les démarches administratives et offrir une interface unique, répondant à une demande récurrente de la diaspora.
Au-delà de l’investissement financier, le Maroc mise également sur le capital humain de ses expatriés. Bourita a rappelé le projet de création d’un mécanisme de mobilisation des compétences marocaines de l’étranger et de soutien aux porteurs de projets, annoncé par le Roi Mohammed VI lors du 69ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple en 2022. Ce mécanisme intégré, toujours en cours de finalisation, vise à « promouvoir les échanges et la coopération » avec les investisseurs et experts MRE.
Dans le même esprit, la nouvelle version du programme « Fincome », en partenariat avec le Centre national de la recherche scientifique et technique, cible spécifiquement les experts et chercheurs MRE. Leur rôle est crucial pour l’encadrement de travaux de recherche, la codirection de thèses, le transfert technologique, la promotion de l’innovation et la création de structures de recherche communes, stimulant ainsi l’écosystème scientifique et technologique national.
Ces mesures concertées marquent une volonté claire du Maroc de resserrer les liens avec sa diaspora, non seulement comme source de transferts de fonds mais comme un véritable levier de développement économique et social, en mobilisant leurs compétences, leur savoir-faire et leur capital pour l’édification d’un Maroc plus prospère et innovant.
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