Remettre de l’ordre dans la vie politique et rehausser l’action du gouvernement : voici la clé de voûte pour remettre le pays en marche en 2025, dans un contexte de sécheresse durable et d’incertitudes liées aux contingences de la géopolitique internationale !
Halte à l’immobilisme !
Sur le plan politique, la question de la cohésion du gouvernement et celle de l’urgence absolue de garder le cap face aux défis qui pointent à l’horizon, notamment les difficultés quotidiennes à gérer, sont primordiales.
Le RNI, parti du chef du gouvernement, semble déjà se projeter sur les prochaines élections.
Dans une moindre mesure, le PAM, quant à lui, semble avoir l’ambition de réaliser un coup politique en 2026, au nez et à la barbe d’Aziz Akhannouch.
Une ambition certes légitime, car il n’est écrit nulle part que le poste de chef du gouvernement doit rester éternellement entre les mains du RNI. Mais encore faut-il que le PAM ait les moyens de ses ambitions politiques !
Et Dieu seul sait, en ce qui concerne le RNI, combien et quels moyens de l’État seront mis à contribution pour conserver une majorité au Parlement et permettre à Aziz Akhannouch de briguer un second mandat !
Rappel à l’ordre !
À ce sujet, la récente déclaration de Nizar Baraka, le 11 janvier dernier, a constitué un véritable rappel à l’ordre. Elle aurait pu, en principe, torpiller la relative cohésion du gouvernement ou faire voler en éclats l’homogénéité de la majorité.
Le patron de l’Istiqlal a ainsi pointé du doigt certains chiffres avancés par le gouvernement et alerté sur la chute libre de la confiance des jeunes envers l’exécutif !
Mais le chef du gouvernement demeure impassible, imperturbable et carrément sourd à tous ceux et celles qui n’approuvent pas aveuglément sa manière de gouverner, qu’il n’explique d’ailleurs pratiquement jamais aux citoyens.
Ainsi, pour le RNI et le PAM, lorgner vers les prochaines échéances législatives en mettant en sourdine ou en mode pause l’obligation de répondre aux préoccupations des populations, n’est-ce pas la meilleure façon de perdre les prochaines élections ?
Le pays peut-il attendre ?
N’aurait-il pas été plus judicieux de tenter de tenir les promesses électorales et de concrétiser sérieusement certains engagements du gouvernement concernant l’état social, notamment les aides directes aux plus défavorisés ?
Tout se passe comme s’il fallait mettre entre parenthèses la sécheresse et ses conséquences, la hausse incessante du coût de la vie et, entre autres, le chômage et l’emploi des jeunes, pour que les responsables du RNI et du PAM se consacrent exclusivement aux élections. Comme si le pays pouvait attendre et que les Marocains pouvaient ravaler leur amertume et ne plus rien espérer du gouvernement !
Remettre le pays en marche !
En fin d’année, la CAN 2025 constituera une incroyable vitrine pour le soft power du Royaume, tant sur le continent que dans le monde entier. Espérons que rien ne viendra gâcher la fête, y compris la menace terroriste.
Notre pays excelle dans la réalisation de grands chantiers, mais traîne malheureusement le pas sur les « petites affaires » au niveau local comme national.
N’en déplaise à celles et ceux qui, par populisme ou par conviction, estiment que le pouvoir d’achat d’une majorité de Marocains demeure laissé pour compte et s’opposent à l’organisation d’événements comme le festival Mawazine, le Festival international du film de Marrakech, les lignes de trains à grande vitesse, la CAN ou encore la Coupe du Monde 2030. Ces projets structurants profitent aux villes hôtes, bien qu’il faille admettre qu’ils pourraient être mieux exploités et optimisés.
Au contraire, ces projets servent de boussole et de feuille de route au moment où certains départements gouvernementaux traînent. Il ne reste plus qu’à mettre en place des contrats-programmes avec les régions, assortis d’objectifs chiffrés, afin d’atténuer les disparités territoriales et les inégalités régionales.
Atténuer ces inégalités et remettre le pays en marche pour qu’il n’y ait plus de Maroc à plusieurs vitesses, ni une croissance ou un développement qui ne profiteraient pas au plus grand nombre… C’est précisément ce que réclame Nizar Baraka !
Trêve de politique contre-productive !
Les politiciens qui sèment les graines du désespoir et de la résignation dans l’esprit des jeunes ne rendent service ni au pays ni au peuple !
$Sa Majesté, en personne, tape du poing sur la table lorsque certains dossiers traînent, lorsque certains responsables tergiversent et que des décideurs tardent à agir !
Et, en toute objectivité, vu le nombre de stations de traitement des eaux usées et celles de dessalement dont sera doté le Royaume, personne ne pourra dire que le patron de l’Istiqlal, ministre de l’Équipement de surcroît, n’a pas rempli sa mission et fait sa part du travail.
Allons, bon sang ! Halte à l’immobilisme, à l’inertie et à toute politique contre-productive qui conforte les Marocains dans leur résignation et leur défiance envers les promesses électorales !
Si vous voulez mon avis, si le taux d’abstention continue d’augmenter, il y a de fortes chances, avec l’actuel mode de scrutin, de se retrouver avec une majorité peu homogène !
Remettre de l’ordre dans la vie politique et rehausser l’action du gouvernement : voici la clé de voûte pour remettre le pays en marche en 2025, dans un contexte de sécheresse durable et d’incertitudes géopolitiques internationales !
Hafid FASSI FIHRI