Les discussions entre le Maroc et l’Espagne concernant la gestion de l’espace aérien du Sahara soulignent une réalité géopolitique sensible. Bien que le Sahara soit sous administration marocaine depuis près de 48 ans, son espace aérien demeure officiellement sous le contrôle des Îles Canaries, selon l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI).
Cependant, le Maroc progresse discrètement dans ce domaine, étendant son influence sur une zone gérée depuis un certain moment par l’Espagne. Aujourd’hui, entre 15 et 20 % de cet espace aérien seraient sous contrôle marocain, notamment grâce à l’instauration de zones d’exclusion aérienne, souvent justifiées par des exercices militaires. Ces initiatives redessinent graduellement les responsabilités aériennes et posent des défis en matière de coordination avec les contrôleurs aériens canariens.
L’Espagne semble désormais envisager la possibilité de transférer au Maroc la gestion des services de navigation aérienne dans cette région. Une décision qui, bien qu’attendue dans une logique de souveraineté territoriale, soulève des inquiétudes aux Canaries, notamment en termes de sécurité et d’impacts sur le tourisme.
Pour le Maroc, reprendre la gestion complète de cet espace constitue une étape logique et nécessaire dans l’affirmation de sa souveraineté sur le Sahara. Avec des discussions entamées depuis 2022, une diplomatie équilibrée est essentielle pour garantir une transition harmonieuse, dans l’intérêt des deux nations et des usagers du trafic aérien.
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