Dans un contexte mondial marqué par l’essor des crypto-actifs, de la finance décentralisée et de l’intelligence artificielle, le Maroc renforce son arsenal de lutte contre la criminalité financière. Malgré des avancées notables, le Royaume est appelé à adapter en continu ses dispositifs de régulation pour faire face à des menaces de plus en plus sophistiquées.
Classé 75ᵉ sur 177 pays dans l’Indice mondial de la criminalité économique et financière 2025, publié par le cabinet Secrétariat, le Maroc figure parmi les pays dits « attentifs ». Cette catégorie regroupe les États qui, bien qu’engagés dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, la corruption et le financement du terrorisme, doivent encore affiner leurs stratégies pour gagner en efficacité.
Avec une note de 2,14, le Maroc se situe dans une zone de vigilance modérée. Il partage ce groupe avec des puissances économiques comme les États-Unis, la France, l’Espagne et le Japon. Ces pays présentent des cadres réglementaires solides, mais confrontés à des défis persistants, notamment dans la supervision des flux financiers liés aux nouvelles technologies.
La récente cyberattaque d’envergure contre les infrastructures numériques marocaines a souligné la vulnérabilité du système face aux risques numériques. Ce choc cybernétique a relancé le débat sur l’urgence de renforcer les mesures de prévention et de détection, en particulier contre les circuits de financement clandestins souvent liés aux réseaux de crypto-monnaies.
Selon le rapport, les technologies émergentes comme le machine learning ou la blockchain rendent les flux illicites plus difficiles à tracer. Les autorités marocaines sont donc appelées à investir davantage dans l’innovation réglementaire et la coopération internationale, afin de consolider leur résilience face aux menaces transfrontalières.
Les experts alertent : d’ici 2030, les flux financiers illicites pourraient atteindre jusqu’à 6.000 milliards de dollars, si les États n’unissent pas leurs efforts. Face à ce risque systémique, le Maroc, acteur régional stratégique, se doit de rester proactif pour éviter de devenir une cible de choix pour les réseaux criminels évoluant à l’ombre du numérique.
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