Le développement économique est devenu la nouvelle arme stratégique du Maroc pour consolider sa souveraineté sur le Sahara. Selon le magazine américain World Press Review (WPR), Rabat a su capitaliser sur la reconnaissance américaine de 2020, signée par Donald Trump, pour déplacer le débat du terrain sécuritaire vers une dynamique de croissance et d’intégration régionale.
Depuis le lancement, en novembre 2015 à Laâyoune, du Nouveau modèle de développement des provinces du Sud, doté de 77 milliards de dirhams, le royaume multiplie les projets structurants, à l’image du port atlantique de Dakhla, véritable vitrine de sa stratégie. Cette approche, axée sur la stabilité et l’attractivité économique, s’inscrit dans le cadre de la proposition d’autonomie marocaine et séduit désormais plusieurs puissances mondiales.
Le Royaume-Uni, en juin dernier, a officiellement soutenu le plan marocain, y voyant une opportunité pour renforcer ses échanges commerciaux et ouvrir de nouveaux marchés à ses entreprises. La France partage cette vision : dans une lettre adressée au roi Mohammed VI en janvier 2024, Emmanuel Macron qualifiait ce développement d’« impératif » et promettait un accompagnement direct. Les États-Unis, de leur côté, financent déjà certains projets dans la région.
Malgré l’opposition persistante du Polisario et de ses relais associatifs en Europe, les investissements étrangers continuent d’affluer vers Laâyoune et Dakhla. Cette stratégie marocaine, alliant diplomatie et économie, redéfinit les équilibres autour du dossier du Sahara.