Dans la région du Sahel, théâtre de luttes d’influence géopolitiques, le Maroc se démarque par une approche novatrice et inclusive, contrastant nettement avec les stratégies algérienne et française. Alors que l’Algérie et la France peinent à maintenir leur présence, le Maroc s’impose comme un acteur clé grâce à une politique étrangère bien définie, fondée sur le soft power et des partenariats stratégiques à long terme.
Le Maroc, un modèle de coopération
Selon un article du magazine Jeune Afrique, la politique étrangère marocaine dans le Sahel repose sur une vision équilibrée et durable. Cette stratégie se traduit par des initiatives concrètes :
- Le gazoduc Nigeria-Maroc, un projet d’envergure symbolisant une coopération régionale bénéfique à tous les partenaires impliqués.
- Des investissements dans des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé, les infrastructures et les énergies renouvelables.
- L’organisation de rencontres régionales visant à intégrer le Sahel dans l’espace atlantique, renforçant ainsi la stabilité et le développement de cette région fragile.
En réintégrant l’Union africaine en 2017, après 32 ans d’absence, le Maroc a consolidé sa position sur le continent. Cette décision audacieuse, menée sous l’impulsion du roi Mohammed VI, a permis à Rabat de signer jusqu’à 21 accords bilatéraux avec certains pays africains, couvrant des domaines aussi variés que l’économie, la sécurité et la culture.
Une diplomatie royale proactive
L’expert Sabri Louh souligne que la politique marocaine en Afrique repose sur une volonté claire : défendre ses intérêts tout en offrant des solutions durables aux défis régionaux. En adoptant une approche proactive dès 2012, le Maroc a comblé les vides laissés par d’autres puissances et renforcé son rôle de leader dans la défense des intérêts africains communs.
Cette dynamique contraste avec la stratégie algérienne, qualifiée par Jeune Afrique de « traditionnelle » et limitée à une vision sécuritaire. L’Algérie, qui se concentre principalement sur le soutien aux mouvements séparatistes, voit son influence diminuer en raison d’une absence de projets concrets capables de répondre aux enjeux majeurs comme la pauvreté et l’extrémisme.
Le recul de la France
Le Maroc dépasse également la France en matière de politique étrangère en Afrique. Alors que Paris peine à maintenir sa présence face à une montée du sentiment anti-français, Rabat est sollicité pour jouer un rôle clé dans des crises majeures. La récente demande de la France pour l’aide du Maroc dans la libération du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé en juillet 2023, illustre cette dépendance.
Le Maroc, un exemple de diplomatie moderne
La stratégie marocaine se distingue par son pragmatisme et son éthique. Contrairement à l’Algérie, accusée par certains d’utiliser des pratiques peu scrupuleuses pour acheter des soutiens, Rabat mise sur des principes de bénéfice mutuel et de respect. Cette approche contribue non seulement à renforcer sa position en Afrique, mais aussi à promouvoir un modèle de coopération respectueux et durable.
Dans le contexte de reconfiguration géopolitique du Sahel, le Maroc s’impose comme un partenaire fiable et visionnaire. Sa stratégie alliant soft power, diplomatie royale et projets structurants en fait un exemple de leadership moderne en Afrique.