Face à un contexte économique mondial tendu, caractérisé par une inflation persistante et des revendications sociales croissantes, le gouvernement marocain multiplie les initiatives pour renforcer ses mécanismes de protection économique et sociale. Lors d’une session devant la Chambre des conseillers, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a dressé un bilan des actions entreprises pour soutenir les ménages et garantir la stabilité financière du pays.
Un bouclier budgétaire de 100 milliards de dirhams
Entre 2022 et 2025, le Maroc a injecté plus de 100 milliards de dirhams en subventions afin de contenir les hausses des prix touchant des produits essentiels tels que l’électricité, l’eau et les denrées alimentaires de base. Cette enveloppe inédite vise à absorber les répercussions des tensions sur les marchés internationaux, notamment en matière d’énergie et de matières premières.
Parallèlement, l’État a renforcé les opérations de contrôle des prix, avec plus de 350 000 points de vente inspectés et 15 000 infractions constatées, dans un effort visible pour protéger les consommateurs des dérives du marché.
Dialogue social et mesures fiscales en renfort
Au-delà des subventions, le gouvernement a misé sur le dialogue social, avec à la clé des revalorisations salariales et une augmentation du salaire minimum, issues d’accords avec les partenaires sociaux. D’autres mesures concrètes ont suivi, telles que la baisse de la TVA sur certains produits de base, afin de réduire la pression sur le budget des ménages.
Réduction des contentieux et optimisation des dépenses
Un autre chantier stratégique a concerné la rationalisation des dépenses publiques et la gestion du contentieux de l’État. Grâce aux actions menées, notamment par l’Agence judiciaire du Royaume, près de 16,2 milliards de dirhams ont été économisés en 2024, portant à 25,4 milliards de dirhams les économies réalisées sur cinq ans. Toutefois, le gouvernement reconnaît la persistance de défis structurels, comme la multiplication des intervenants, le manque de coordination et l’insuffisance des dispositifs de prévention.
Un plan d’action structuré est en cours d’élaboration, inspiré des recommandations issues des Assises nationales sur le contentieux de l’État, pour optimiser les mécanismes de défense juridique de l’État.
Un équilibre entre rigueur budgétaire et justice sociale
Ces efforts s’inscrivent dans une vision de gouvernance renforcée, visant à garantir la continuité des politiques sociales sans compromettre l’équilibre macroéconomique. Le Maroc entend concilier rigueur budgétaire et responsabilité sociale, en assurant sa résilience face aux chocs extérieurs tout en répondant aux besoins urgents de sa population.