Lors d’un atelier régional organisé par le Groupe d’Action Financière pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Rabat, M. Hassan Daki, Procureur Général du Roi à la Cour de Cassation et Président du Ministère Public, a mis en lumière la nécessité d’adopter une approche complémentaire, alliant méthodes de recherche traditionnelles et enquêtes financières parallèles, pour une lutte optimale contre le blanchiment d’argent.
M. Daki a insisté sur le caractère continu et permanent de cette mission, loin d’être une simple réaction ponctuelle. Il a pointé du doigt l’importance de ces enquêtes parallèles pour distinguer les fonds légaux des illégaux. L’efficacité de telles enquêtes, en particulier leur habilité à confisquer les biens issus de la criminalité, témoigne de l’engagement des nations à honorer les standards internationaux.
La collaboration entre diverses institutions est déterminante pour le succès de ces enquêtes. Le Ministère Public a établi des partenariats avec plusieurs institutions nationales, dont le marché financier marocain, la Banque centrale du Maroc et l’Agence Nationale d’Information Financière. Un fruit de cette collaboration est la plateforme « goAML », conçue pour un échange rapide et sécurisé d’informations financières. De surcroît, une coordination avec la Banque centrale du Maroc a permis d’accéder à ces informations en moins d’une heure.
Soulignant la complexité croissante des défis, notamment avec l’avènement du commerce électronique, des nouvelles technologies et des actifs virtuels, M. Daki a réaffirmé l’urgence de s’adapter continuellement. Il préconise le renforcement des compétences des ressources humaines dédiées à ces enquêtes, convaincu que cela découragera davantage les criminels.
Au-delà des textes législatifs et des mécanismes institutionnels, le Maroc s’engage dans une démarche globale, axée sur la formation et l’innovation, pour contrer efficacement le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.