Les difficultés d’accès au programme d’aide directe au logement, destinées aux catégories les plus vulnérables de la population, continuent de susciter de vives inquiétudes. Ces problématiques, signalées à travers de nombreuses plaintes adressées au Médiateur du Royaume, ont conduit à l’élaboration d’un rapport thématique remis au Chef du gouvernement. Pourtant, ce document, pourtant crucial, n’a pas reçu l’attention qu’il mérite.
Un rapport révélateur des dysfonctionnements
Dans son rapport annuel 2023, le Médiateur du Royaume a mis en lumière plusieurs défis qui entravent la relation entre l’administration publique et les citoyens. Parmi ces problématiques, le programme d’aide directe au logement fait figure de dossier prioritaire. Alors que ce programme vise à améliorer les conditions de vie des habitants des bidonvilles, des régions enclavées et des logements menaçant ruine, de nombreux bénéficiaires potentiels dénoncent des retards administratifs, un non-respect des procédures et un manque criant de recours face à ces difficultés.
Selon les données communiquées, après une année de mise en œuvre, le programme affiche un bilan contrasté. Bien que 35.000 bénéficiaires aient été enregistrés sur un total de 110.000 demandes déposées, des failles persistent, notamment en milieu rural, où l’accès reste limité.
Des catégories vulnérables en quête de solutions
Les plaintes reçues par l’Institution concernent des profils variés, allant des résidents des bidonvilles aux occupants de logements menaçant ruine, en passant par les communautés soulaliyates et les habitants des régions du Sud. Ces populations, souvent déjà fragilisées, sont confrontées à des obstacles administratifs qui aggravent leur précarité.
Face à cette situation, le Médiateur a recommandé une gestion plus rigoureuse et équitable des demandes d’aide, conformément à l’article 7 du décret n°2.23.350. Ce texte, publié en novembre 2023, encadre les modalités d’octroi de l’aide directe au logement, mais nécessite une application stricte pour garantir son efficacité.
Recommandations pour une meilleure gestion
Le rapport du Médiateur propose plusieurs mesures pour combler les lacunes actuelles. Parmi elles :
- Transparence et communication : Les décisions concernant les demandes doivent être notifiées par écrit, accompagnées de justifications claires, afin de garantir aux citoyens un accès équitable à l’information.
- Respect des délais : Les demandes doivent être traitées dans les délais impartis, avec des explications fournies en cas de retard ou de refus.
- Suivi et orientation des demandeurs : Les services publics doivent être renforcés pour assurer une interaction continue avec les bénéficiaires potentiels, notamment via l’actualisation des informations et la disponibilité de ressources qualifiées.
- Récupération des subventions : Les fonds attribués par erreur ou non utilisés doivent faire l’objet d’un suivi rigoureux pour éviter toute mauvaise gestion.
Un appel à l’action gouvernementale
Le Médiateur exhorte le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour améliorer le fonctionnement du programme et à répondre aux préoccupations des citoyens. La réussite de cette initiative repose sur une administration réactive, capable d’écouter et d’accompagner les plus démunis dans leur quête d’un logement décent.
Si le bilan dressé par la ministre Fatima Zahra El Mansouri se veut optimiste, avec une augmentation des ventes immobilières grâce à l’aide au logement, les défis restent nombreux, notamment dans les zones rurales. Une action concertée et rigoureuse est indispensable pour que ce programme atteigne ses objectifs et devienne un levier réel de réduction des inégalités sociales.
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