C’est une sonnette d’alarme qui résonne dans les couloirs des conseils communaux à travers le Royaume. Face à la recrudescence des absences injustifiées d’élus locaux, le ministère de l’Intérieur a décidé de durcir le ton. La Direction générale des collectivités territoriales vient d’ordonner aux présidents des communes de dresser systématiquement les listes de présence lors des sessions ordinaires et extraordinaires, sous la supervision étroite des walis et gouverneurs.
Depuis les élections communales de septembre 2021, de nombreux élus sont pointés du doigt pour leur absentéisme chronique. Certaines sessions n’ont même pas pu atteindre le quorum légal, notamment dans les provinces de Nouaceur, Berrechid et Médiouna, ce qui a paralysé l’activité de plusieurs conseils, retardant ainsi les projets essentiels pour les citoyens.
La loi organique 113.14 est pourtant claire : l’élu communal est tenu d’assister aux sessions du conseil. Toute absence non justifiée à trois sessions consécutives ou à cinq sessions non successives entraîne la révocation automatique. Mais malgré ce cadre juridique, plusieurs présidents de commune semblent fermer les yeux, préférant la complaisance à la rigueur.
Des voix commencent à s’élever au sein de l’opposition locale. Lors des sessions de mai dernier, plusieurs élus ont dénoncé l’impunité dont jouissent certains vice-présidents qui, malgré leur absence prolongée, continuent de percevoir des indemnités mensuelles, parfois depuis cinq ans, sans jamais superviser les secteurs qui leur sont attribués.
L’absence persistante des élus locaux ne constitue pas un simple dysfonctionnement administratif : elle mine les fondements mêmes de la démocratie participative. En bloquant les projets de développement, en dilapidant l’argent public à travers des indemnités injustifiées, et en entretenant un climat de défiance, ces comportements creusent un fossé dangereux entre les citoyens et leurs représentants. Si cette inertie continue d’être tolérée, c’est tout l’édifice institutionnel qui risque de perdre sa légitimité et de sombrer dans l’indifférence populaire. Le réveil des autorités, bien qu’attendu depuis longtemps, doit maintenant se traduire par des actes concrets, des sanctions effectives et une exigence renouvelée d’engagement au service de l’intérêt général.
.
C’est lamentable les élus d’El Jadida ne font rien pour la ville ils ramassent l’argent sans rien faire et consacrent leur temps à des activités privées pour gagner plus d’argent en abandonnant leur travail d’élus