Le ministre de l’éducation poursuit sa lessive

Le ministre de l’Éducation, Mohammed Saad Berrada, est bel et bien déterminé à faire le ménage autour de lui et au sein de son département, dans lequel il a déjà congédié 16 directeurs en une seule journée, sans préavis ni remerciements pour leurs parcours. Tous étaient d’anciens enseignants promus au rang de directeurs régionaux dans les académies, mais ils ont été renvoyés pour des erreurs et des dépassements dans la gestion d’un programme expérimental ambitieux.

Dans la foulée, il vient de mettre fin à la mission de son secrétaire général, Younes Shimi, pour des raisons de rendement et de décisions qui ont déplu au ministre depuis son arrivée. Celui-ci est déjà engagé dans un processus de réforme, qu’il entend mener à terme avant la fin de son mandat dans un an et demi, un mandat qu’il souhaite marquer de son empreinte ministérielle.

Le ministre a déjà promis, tant à ses fonctionnaires qu’aux syndicats du secteur, que ses audits, inspections et comités d’enquête ne s’arrêteront pas tant qu’il n’aura pas fait le grand ménage et mis fin aux dysfonctionnements récemment relevés, notamment des détournements de fonds et des gaspillages de l’argent du contribuable.

Issu du secteur privé, le ministre semble vouloir en adapter les méthodes à l’administration publique, surtout dans un département aussi sensible. Mais pourra-t-il réussir dans un environnement sclérosé, avec des fonctionnaires démotivés, comme il a pu le constater à travers l’expérience innovante des « Écoles de l’Excellence » ? Cette initiative a connu des retards et des dysfonctionnements qui ont conduit, la semaine dernière, au limogeage de 16 directeurs — une décision restée dans les annales comme la purge la plus retentissante dans l’histoire de ce ministère.

Avec un homme aussi assidu et déterminé que le ministre Berrada, on n’a sans doute pas fini d’assister à d’autres annonces de mises sur la touche de cadres.

Par Jalil Nouri

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