Coup dur avec la perte de l’exclusivité de la préparation du projet final de la Moudawana, après que le chef du gouvernement a pris la décision de le confier à un comité interministériel représentant les différents départements concernés par cette réforme.
La victime de ce virage inattendu n’est autre que le décrié ministre de la Justice, Abdelatif Ouahbi, qui, pour certains, en a trop fait en présentant les propositions avancées par le Conseil Supérieur des Oulémas, tandis que d’autres estiment qu’il a été brouillon dans ses explications, créant une grande confusion parmi les citoyens et suscitant des polémiques inutiles avec les islamistes et les conservateurs, avant même que la mouture finale du texte, toujours non rédigé à ce jour, ne soit présentée au Parlement.
Cette commission ministérielle comprendra Ouahbi, en raison de ses prérogatives, ainsi que le ministre des Affaires Islamiques, Taoufik, la ministre de la Famille, Naima Ibn Yahia, et le secrétaire général du gouvernement, Hajoui. À cette commission, et en cas de besoin, pourront être joints des experts et des juristes pour compléter un tour de table intégré afin de produire une version finalisée et consensuelle du projet.
Ouahbi avait annoncé, dès la présentation des propositions de la réforme au roi, qu’il poursuivrait seul et présiderait seul les travaux de rédaction dans le détail de celle-ci, avec ses conseillers et collaborateurs du ministère de la Justice, pour les soumettre au gouvernement pour approbation finale avant de transmettre le projet au Parlement.
Mais ces sorties intempestives et ses prises de bec avec les islamistes ont conduit à la conclusion que le ministre n’était pas l’homme de cette étape cruciale dans un débat brûlant.
Par Jalil Nouri
.