Le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azeddine Medaoui, continue la politique de révision des marchés publics initiée par son prédécesseur, Abdellatif Miraoui. Dans ce cadre, il a récemment décidé d’annuler un contrat d’une valeur de 4,2 millions de dirhams, portant sur une assistance technique pour la mise en œuvre du programme de transformation numérique de son ministère.
Selon un document officiel signé par le secrétaire général du ministère, Mohamed Khalfaoui, le marché international n° 12/2024/AMOA_PTD, dont l’ouverture des plis était prévue pour le 9 décembre prochain, a été annulé. Ce contrat, estimé entre 2,1 et 4,2 millions de dirhams, concernait l’assistance technique pour la mise en œuvre d’un système numérique au sein du ministère.
L’annulation s’appuie sur le décret n° 2.22.431 du 8 mars 2023 relatif aux marchés publics. Le ministère a justifié cette décision par des modifications techniques concernant les services requis, en lien avec les nouvelles orientations stratégiques. Il a également évoqué des chevauchements entre ce marché et un autre, référencé n° 17/2024/AT-PTD-ESRI.
Cette décision intervient dans un contexte où la gestion financière du ministère est sous le feu des critiques. L’Association marocaine de protection des deniers publics a récemment déposé une plainte auprès du parquet, demandant une enquête approfondie sur des allégations de corruption et de mauvaise gestion des fonds publics au sein du ministère.
La plainte pointe notamment un contrat de 620.000 dirhams par an avec un hôtel de luxe à Rabat, permettant de fournir des repas à huit personnes, dont certaines sans lien direct avec le ministère. L’association a également soulevé des questions sur la disparition de téléphones portables récents, de tablettes électroniques et de cartes de carburant.
Le ministre Medaoui, fraîchement nommé, a annulé ce contrat avec l’hôtel de luxe dès son entrée en fonction, le qualifiant de « controversé ». Cette initiative a été perçue comme un signal fort en faveur d’une meilleure gouvernance et d’un respect accru des règles de transparence dans l’attribution des marchés publics.
Dans sa plainte, l’association a remis en question les justifications derrière ce contrat coûteux et s’est interrogée sur l’absence de mise en concurrence, pourtant exigée par la loi sur les marchés publics.
Une ère de réformes prometteuse ?
Avec ces décisions, Azeddine Medaoui semble vouloir imprimer une nouvelle dynamique de rigueur et de transparence dans la gestion du ministère. Toutefois, la demande croissante de comptes et d’investigations souligne les attentes élevées des citoyens et des observateurs pour une réforme en profondeur.