Il semble que la bonne étoile de Nasser Bourita continue de briller sur le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger (MRE), depuis que le natif de Taounate, né en 1969, en a pris les commandes avec mérite et assurance.
Nommé en 2017 par le roi Mohammed VI, puis reconduit dans ses fonctions en 2019, 2021 et lors du dernier remaniement il y a quelques jours, ce pur produit de l’administration diplomatique marocaine a su marquer son passage avec un style discret, en accord avec la politique tracée par le souverain. En tant que chef d’un ministère de souveraineté, Bourita en est un fidèle et remarquable exécutant.
Sa récente interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point, à l’occasion de la visite du président Macron au Maroc, est un modèle du genre à enseigner dans les écoles de sciences politiques et diplomatiques, pour les précieuses leçons qu’elle offre sur les relations bilatérales entre deux États et sur la manière de surmonter les tensions en période de turbulences. Nasser Bourita est un homme qui sait s’exprimer avec aisance, pesant soigneusement chaque mot, choisis et bien enrobés en toute circonstance. Polyglotte habile, ce diplomate, imprégné des relations marocaines avec l’étranger depuis ses études à la faculté de droit de Rabat, est un homme du sérail qui n’a pas souvent représenté le Maroc en tant qu’ambassadeur, à l’exception de deux passages à Vienne et Bruxelles, ayant majoritairement exercé sa carrière au siège du ministère des Affaires étrangères.
Indéniablement, son principal fait d’armes demeure son suivi rigoureux du dossier du Sahara, qu’il a su gérer avec finesse dans une phase sensible. Apprécié de ses interlocuteurs et de ses homologues, y compris ceux des puissances mondiales, il reste une valeur sûre de la diplomatie marocaine, incarnant une personnalité discrète mais déterminée, avec un flegme britannique et une tenue élégante, bien que sobre. En somme, le profil du gendre idéal.