Le président du Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaïfi, est une fois de plus au cœur d’une affaire judiciaire. Mis en examen le 5 février, il est soupçonné de complicité d’achat de vote et d’abus de pouvoir dans l’affaire Lagardère. La justice cherche à déterminer s’il a usé de son influence en 2018 pour faire changer un vote clé du fonds qatari Qatar Investment Authority (QIA), alors principal actionnaire du groupe Lagardère, en faveur d’Arnaud Lagardère, en échange de contreparties.
L’enquête s’inscrit dans un contexte de lutte d’influence au sein du groupe Lagardère, marqué par une opposition entre Vincent Bolloré et Bernard Arnault. Initialement, QIA avait soutenu Amber Capital, mais cinq jours après le vote, il aurait changé de position en faveur d’Arnaud Lagardère, ce qui interroge les magistrats. La nomination de Jamal Benomar, diplomate britanno-marocain proche de Doha, au conseil de surveillance de Lagardère en septembre 2018, pourrait être une contrepartie.
Une source proche de Nasser Al-Khelaïfi dénonce un acharnement judiciaire sans fondement, rappelant que le patron du PSG a déjà été blanchi dans d’autres affaires, notamment sur la corruption présumée liée aux Mondiaux d’athlétisme. Toutefois, il reste sous le feu des projecteurs dans plusieurs dossiers, y compris celui impliquant le lobbyiste Tayeb Benabderrahmane.
Al-Khelaïfi se défend et dénonce une implication infondée
Malgré la mise en examen, Nasser Al-Khelaïfi rejette en bloc toute implication dans cette affaire. Face aux enquêteurs, il a exprimé son incompréhension quant à sa convocation, affirmant n’avoir joué aucun rôle décisif dans ce dossier. « Je suis surpris d’être ici aujourd’hui », a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu’il se retrouve mêlé à une affaire à laquelle il n’a « aucun lien ». Selon lui, son nom est invoqué de manière opportuniste dans un contexte où il n’aurait fait que transmettre une information relative au Qatar, sans exercer la moindre influence sur les décisions prises par le fonds souverain.
Une source proche du dirigeant qatari a également balayé les soupçons d’un revers de main, dénonçant un « processus fallacieux » visant à associer Al-Khelaïfi à des dossiers sensibles en raison de sa notoriété. « Il sera traîné dans cette affaire comme dans d’autres, simplement parce que c’est un nom qui fait du bruit. Puis, dans quelques années, tout disparaîtra sans fondement », a-t-elle dénoncé. De son côté, le président du PSG regrette que son nom soit systématiquement cité dans des polémiques, et appelle à plus de clarté sur son rôle, notamment en tenant compte de la réponse officielle du Qatar Investment Authority (QIA).
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