Tout est parti d’une décision qui fera date, prise par la ville de Tanger, interdisant le renouvellement et la délivrance des autorisations d’exercice accordées aux gardiens de voitures dans les espaces publics. Ces derniers, identifiés par leurs gilets jaunes et leurs excès de toutes sortes, ont suscité un vif mécontentement.
Leur comportement déplaisant et les redevances imposées abusivement aux usagers ont fini par provoquer un ras-le-bol chez les citoyens, qui n’ont cessé de réclamer la fin de l’anarchie sur la voie publique. Ces derniers demandaient une gestion réfléchie des places de stationnement payant, plutôt que de s’appuyer sur des éléments non formés à cette tâche pour lutter contre le chômage. Le résultat de cet accommodement s’est avéré inefficace.
Prenant le taureau par les cornes, le wali et le maire de la ville du Détroit ont fini par donner l’exemple, certainement en appliquant des directives venues de Rabat. Ils ont ainsi passé à l’offensive en gelant les autorisations, un premier pas avant une probable révision générale de ce dossier.
Quelques jours plus tard, ce sont les autorités locales et la mairie du Grand Casablanca qui ont emboîté le pas à Tanger, en adoptant une décision similaire. On attend désormais que toutes les autres villes du pays se joignent à cette mesure visant à éradiquer un phénomène incontrôlable. Les débordements violents associés à ce fléau ont terni l’image des villes et exaspéré les citoyens face au laxisme de leurs gestionnaires.
Si l’organisation des futurs grands événements que le pays doit accueillir n’est pas étrangère à cette reprise en main, il est clair qu’il était devenu indispensable de remédier à ce phénomène. Cela s’inscrit en parallèle aux chantiers de rénovation et d’embellissement des espaces publics entrepris dans la majorité des grandes villes, avant qu’une loi stricte ne vienne régler définitivement cette épineuse question.
Les exemples d’une gestion rationnelle de l’espace public et des parkings ne manquent pas à travers le monde : il suffit de s’en inspirer. Les présidents de communes, qui ont largement contribué à la dissémination de ce fléau, doivent méditer les conséquences de leur néfaste expérience.
Par Jalil Nouri
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