Les naïfs en football doivent déchanter, car au lendemain de l’annonce historique de l’ouverture d’un bureau régional de la FIFA, la Fédération internationale de football, en Afrique, des zones d’ombre sont apparues concernant les contours réels de ce projet, annoncé à Marrakech et qui a nécessité le déplacement du chef du gouvernement en marge de la remise des prix de la CAF.
L’accord, signé en grande pompe par Akhannouch, Lekjaa et le président suisse de la FIFA, Gianni Infantino, a fait croire aux Marocains qu’il s’agissait d’un bureau permanent, ne souffrant d’aucune remise en cause. Mais c’était sans compter sur la rivalité de l’Afrique du Sud, un éternel concurrent du Maroc. Présent sur place, le président de la CAF, le Sud-Africain Patrice Motsepe, cachait son jeu.
Pour preuve, il savait que cet accord pour l’ouverture d’un bureau de la FIFA au Maroc n’avait qu’une durée limitée : 10 ans dans le meilleur des cas, et 5 ans dans le pire, en cas de problèmes au Maroc. Par exemple, si le Royaume ne respectait pas ses engagements ou n’assurait pas toutes les facilités promises au personnel du bureau et à leurs familles, comme le stipule une liste détaillée d’exigences.
Dès lors, le bureau pourrait ne rester ouvert que jusqu’à la Coupe du Monde 2030, servant de plateforme de la FIFA pour accompagner le Royaume dans la préparation et l’organisation du Mondial, avec l’éventualité d’accueillir la finale dans le nouveau Grand Stade Hassan II ou, à tout le moins, la cérémonie d’ouverture, afin d’en faire la clé de voûte du projet tripartite avec l’Espagne.
Ce partenariat, tant vanté, semble avoir été surdimensionné, et nous oblige à revenir, déçus, les pieds sur terre. La FIFA nous ayant déjà joué de mauvais tours, il est notable que ses bureaux similaires en Europe, en Asie et en Amérique ne soient pas soumis aux mêmes durées contractuelles ni aux mêmes conditions que celles imposées au Maroc, avec tous les privilèges afférents, mentionnés noir sur blanc pour satisfaire Gianni Infantino et rester dans ses bonnes grâces.
Par Jalil Nouri
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